France: 50% des nappes phréatiques toujours en excédent mais une sécheresse estivale n'est pas à exclure

La moitié des nappes phréatiques françaises reste au dessus des normales, malgré le retour du soleil sur une partie du pays depuis quelques semaines, mais une sécheresse estivale n'est pas à exclure dans certaines régions, selon un point de situation publié mercredi.

Au 1er mai, 50% des réserves d'eau souterraines métropolitaines, bien rechargées par les pluies de l'automne et de l'hiver, restaient à des niveaux excédentaires et 27% étaient en dessous des normales, a précisé le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

La situation se dégrade légèrement par rapport à mars, où ces chiffres étaient respectivement de 52% de nappes excédentaires, et également 27% de déficitaires. Un processus assez courant à cette période de l'année, où la végétation printanière est en grande partie sortie et absorbe la majorité des précipitations.

Toutefois depuis février, les pluies sont moins abondantes notamment dans la partie nord du pays, ce qui a conduit certaines nappes phréatiques à se vider précocement. Résultat: les niveaux observés sur les nappes au milieu du printemps sont généralement moins bons qu'en avril 2024, où 65% d'entre elles présentaient des niveaux excédentaires.

La situation des nappes apparaît donc contrastée entre le nord - proche ou sous les normales - et le sud - au dessus, sauf dans le Roussillon et les Corbières.

Jusqu'à l'automne, les nappes devraient continuer à baisser, car les précipitations "seront principalement reprises par la végétation et ne s'infiltreront que peu en profondeur", explique le BRGM. Et les prélèvements pour l'agriculture ou le tourisme, concentrés sur la période estivale, ne devraient pas arranger la situation.

Au point de craindre une sécheresse ?

Pour les nappes inertielles - qui se vident ou se remplissent lentement - du bassin parisien, de l'avant-pays savoyard et l'est lyonnais, rien à craindre a priori.

En revanche pour celles d'une partie de l'Artois, du Sundgau, du couloir de la Saône, du Nord Isère et du Bas Dauphiné, ainsi que la majorité des nappes réactives, c'est plus incertain.

Un certain optimisme est de rigueur au vu des niveaux élevés en avril dans le Sud-Ouest, le Sud-Est et la Corse, mais une absence de pluie prolongée pourrait créer des tensions en fin d'été notamment.

Les prévisions sont plus pessimistes pour certaines nappes de Lorraine, de Champagne, du Jura et de Bretagne, déjà basses.

Et le tableau reste noir pour le Roussillon et les Corbières: "peu importe le scénario de pluies ou de températures", les réserves d'eau devraient rester à des niveaux bas voire très bas dans les prochains mois.