Les dons en euros aux associations ont subi de plein fouet l'impact de l'inflation en 2022 avec une progression en trompe l'oeil de 1% et une baisse de près de 7% des plus petits dons, selon le baromètre publié mercredi par France Générosités.
Cette très légère hausse se révèle en trompe l'oeil si l'on calcule les dons en euros constants, c'est-à-dire en prenant compte l'inflation (5,9% sur un an en avril, selon l'Insee).
On aboutit alors à une chute de 3,9% de la générosité en 2022, selon ce syndicat professionnel regroupant 140 associations et fondations faisant appel à la générosité.
Seule l'année 2018 avait été pire, marquée par une baisse des dons de 4,6% dans un contexte de hausse de la CSG pour les retraités et de basculement vers le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu.
Le baromètre, établi à partir de données collectées par 56 associations et fondations membres de France Générosités de 2004 à 2022, montre également une baisse de 6,9% des plus petits dons (inférieurs à 150 euros).
La part des dons de moins de 150 euros est en baisse constante depuis près de vingt ans: ils représentaient 73% de la collecte en 2004 et 41,7% en 2022. A contrario, ceux supérieurs à 1.500 euros ont augmenté de 5,5%.
Les dons en ligne ont progressé de 60% en trois ans. Ils représentaient 26,8% de la collecte des dons ponctuels en 2022, contre 18,8% en 2019. On les retrouve particulièrement dans les dons effectués en urgence.
Ainsi, "en comptabilisant les dons d'urgence pour l'Ukraine dans les données du baromètre, la progression de la générosité en 2022 a été de 4,7%", précise France Générosités, soulignant que cet élan de générosité pour les victimes de la guerre a été "concentré à 92% sur le premier semestre 2022".
Dans ce contexte déjà difficile, la baisse du nombre de nouveaux donateurs se confirme année après année: -11,2% entre 2012 et 2022.