"La sobriété est la priorité pour atteindre la neutralité carbone."
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En bref

Un rapport public préconise de plus que doubler l'objectif 2030 d'un indicateur de valeur du carbone

France Stratégie, organisme de réflexion rattaché à Matignon, préconise dans un rapport publié lundi de plus que doubler l'objectif pour 2030 de la "valeur tutélaire" de la tonne de carbone, un indicateur technique pour les actions de réduction de CO2.

France Stratégie recommande une "valeur" cible de 250 euros la tonne de CO2 en 2030, contre une précédente cible de 100 euros à ce même horizon, qui avait été fixée en 2008.

Concrètement, cela signifie que "toute action permettant de réduire les émissions en ayant un coût inférieur à 250 euros par tonne de CO2 fait sens pour la collectivité et doit donc être entreprise", indique France Stratégie dans un dossier de presse. Un tel indicateur est nécessaire car "le marché ne valorise pas spontanément les actions de lutte contre le réchauffement climatique" a expliqué à l'AFP Alain Quinet, le président de la commission ayant rédigé le rapport. Cela "permet de donner une valeur à chaque tonne de CO2 évitée", a-t-il ajouté, précisant que cela n'avait rien à voir avec le montant potentiel de la taxe carbone à l'horizon 2030.

La hausse de la taxe carbone pour 2019 a été le détonateur du mouvement des "gilets jaunes", contraignant le gouvernement à suspendre son augmentation cette année, tout en restant flou pour 2020 et au-delà. La semaine dernière, Emmanuel Macron et Édouard Philippe ont exclu au diapason une hausse de la taxe carbone dans l'immédiat, alors que des partisans de cet "outil efficace", ministres ou députés, proposaient d'en discuter dans le "grand débat".

Le net relèvement de la valeur cible du carbone à horizon 2030 reflète "la nécessité d'investir durablement dans les technologies bas carbone et le coût de ces technologies", précise encore le rapport de France Stratégie.

Pour respecter ses engagements contre le réchauffement climatique, "la France doit sensiblement accentuer ses efforts. Or elle a pris un retard important sur la trajectoire qu'elle devrait suivre pour atteindre l'objectif de neutralité carbone" en 2050, a souligné Gilles de Margerie, le commissaire général de France Stratégie, dans l'avant-propos du rapport.

Avec AFP.