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INFO PARTENAIRE

Investissement responsable : le label ISR, une balise essentielle pour les épargnants et les distributeurs

Les conseillers financiers sont en première ligne pour informer et orienter les épargnants en matière d’investissement responsable, mais ils manquent encore parfois de repères clairs et des connaissances précises pour naviguer dans un environnement complexe et en constante évolution. Dans ce contexte, certaines balises comme les labels permettent d’y voir plus clair, tandis que les initiatives pédagogiques s’organisent.

Les Français sont particulièrement attentifs à l’impact des produits qu’ils consomment sur l’environnement et la société, et cette préoccupation s’étend également à la gestion de leur épargne. Selon la dernière enquête du Forum pour l’Investissement Responsable, ils sont ainsi encore cette année une majorité à déclarer accorder une place "importante" aux impacts environnementaux et sociaux dans leurs décisions de placements.

Pourtant, cet intérêt est encore bien loin de se traduire systématiquement en actes, et seule une minorité des sondés (10 %) déclare avoir déjà réalisé un "investissement responsable". Ce faible taux de conversion s'explique en particulier par une méconnaissance des épargnants à l'égard de ces produits, puisque seulement 18 % d'entre eux affirment "connaître" l'investissement responsable. En 2021, une étude de l’AMF, menée auprès d’un panel d’épargnants non experts, relevait d'ailleurs les difficultés auxquelles ces derniers sont régulièrement confrontés : notions floues, vocabulaire trop technique… Les sujets liés à l’investissement durable sont souvent perçus comme opaques, tandis que les épargnants réclament des exemples concrets et des preuves tangibles de l'impact de ces placements.

Dans ce contexte, le rôle des conseillers financiers est essentiel pour les accompagner : une grande majorité d’épargnants considère d'ailleurs ces professionnels comme les interlocuteurs les plus pertinents pour les informer sur ces sujets.

Préférences ESG 

Pour les intermédiaires financiers, mieux intégrer ces concepts devient donc plus que jamais indispensable, non seulement pour répondre aux attentes croissantes de leurs clients, mais aussi pour se conformer aux nouvelles exigences réglementaires. Depuis le 1er janvier 2023, la révision de la directive Marchés d’instruments financiers (MIF 2) impose à l’ensemble des distributeurs de produits financiers de recueillir les préférences de leurs clients en matière de durabilité.

Ces derniers peuvent ainsi indiquer, par exemple, s’ils souhaitent que leurs investissements favorisent certains secteurs ou qu’ils en évitent d’autres. "La réglementation nous oblige à aborder ces sujets de manière systématique, car les questions de durabilité font désormais partie intégrante du questionnaire client", indique Pascale Baussant, dirigeante du cabinet Baussant Conseil et membre du comité du label ISR.

Pour autant, naviguer dans cet environnement parsemé d'acronymes et de concepts nouveaux peut représenter un véritable défi, reconnaît celle qui est également présidente de la commission durabilité de la CNCGP : "Ce sont des sujets relativement techniques, et un certain nombre de réglementations sont encore en construction ou en cours d’appropriation. Par exemple, beaucoup de fonds initialement classés Article 9 selon le règlement SFDR ont depuis fait marche arrière. Cette phase de tâtonnement engendre des incertitudes pour les distributeurs d’épargne, qui peinent parfois à s’approprier ces sujets".

Cette réforme est une excellente avancée et va dans le bon sens pour aider les conseillers dans leurs recommandations."

"Besoin de formation et de clarification"

Dans ce contexte, les labels notamment conservent un rôle important pour aiguiller aussi bien les épargnants que leurs conseillers financiers, en garantissant le respect d’un certain nombre de critères par les produits labellisés. En 2024, le plus important d’entre eux en nombre de fonds et en encours, le label ISR, a justement été profondément revu pour monter en exigence, en introduisant notamment des exclusions relatives aux énergies fossiles et en réhaussant le taux de sélectivité des fonds candidats, salue Pascale Baussant : "Cette réforme est une excellente avancée et va dans le bon sens pour aider les conseillers dans leurs recommandations. Les mailles du filet se sont resserrées, ce qui rend le label plus difficile à obtenir et à conserver. Cela contribue à renforcer la lisibilité du label et la confiance des investisseurs."

En parallèle, la montée en compétences des intermédiaires financiers sur ces sujets demeure un enjeu incontournable pour assurer un conseil adéquat, fondé sur la bonne compréhension des produits disponibles. En début d’année, la CNCGP a justement publié un "guide pratique de la durabilité" à destination des conseillers en gestion de patrimoine et regroupant des définitions, des informations sur le cadre réglementaire, ou encore un exemple de questionnaire permettant d’aborder ces sujets avec les clients.

"On ressent un réel besoin de formation et de clarification, et beaucoup de parties prenantes essaient aujourd’hui d’y contribuer, à l’image de sociétés de gestion comme La Financière de l’Échiquier ou Candriam, qui proposent des formations en ligne, ou du label ISR lui-même, qui intensifie ses efforts de pédagogie", poursuit Pascale Baussant. Selon elle, la certification AMF en finance durable reste néanmoins le meilleur "passeport" pour ceux qui voudraient s’informer sur ces sujets : "Cette certification est très complète et permet non seulement de renforcer les compétences des conseillers, mais aussi de valoriser leur expertise auprès des clients finaux. Aujourd’hui, elle n’est pas obligatoire, mais nous la recommandons vivement".

En partenariat avec le label ISR.