Le Premier ministre, François Bayrou, a très brièvement évoqué la fin de vie mardi, dans sa déclaration de politique générale, pour renvoyer au "pouvoir d'initiative" du Parlement sur de tels "sujets importants dans notre société".
Jugeant qu'une "promesse de la Ve République" est de "concilier la capacité d'action de l'Etat et le pluralisme" et que "cette capacité d'action de l'Etat passe par une coopération entre les pouvoirs", le chef du gouvernement a déclaré que "le Parlement a de ce point de vue des prérogatives qui doivent être pleinement respectées".
"Je pense en particulier à son pouvoir d'initiative qu'il ne manquera pas d'exercer sur des sujets importants dans notre société, comme la fin de vie", a-t-il ajouté.
Plutôt que de relancer les travaux parlementaires via un projet de loi, c'est la proposition de loi du député Olivier Falorni (groupe MoDem) -reprise du texte issu des débats du printemps- qui sera la base de discussions.
Quelques heures plus tôt, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, très allante sur ce sujet, avait demandé au gouvernement que le texte sur la fin de vie soit examiné à partir du 3 février, comme s'y était engagé le gouvernement Barnier.
"Sur la fin de vie, nous avons déjà perdu six mois alors que ce texte important aurait dû être voté le 18 juin dernier", avait-elle souligné lors de ses voeux aux parlementaires, en présence de François Bayrou.
Le gouvernement actuel compte plusieurs opposants au texte -qui devait légaliser le suicide assisté et, dans certains cas, l'euthanasie, avec de strictes conditions et sans employer ces termes, préférant parler d'"aide active à mourir"- tels que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, issu de la droite conservatrice.
Le feuilleton dure depuis plusieurs années sur ce sujet sensible, au centre d'une promesse du président Emmanuel Macron.
Après une longue gestation, un projet de loi porté par le gouvernement de Gabriel Attal avait été examiné au printemps 2024 jusqu'à l'avant-veille des élections européennes. Le vote solennel n'avait pas pu avoir lieu pour cause de dissolution de l'Assemblée nationale.
Rapporteur général du projet interrompu, Olivier Falorni a déposé une proposition de loi, cosignée par plus de 220 députés, reprenant le texte d'avant-dissolution.
Avant la censure du gouvernement Barnier, la fin de vie avait été inscrite à l'ordre du jour des débats de l'Assemblée nationale les semaines des 3 et 10 février.
Michel Barnier était "plutôt dans l'idée d'utiliser le travail" de la législature précédente, tout en jugeant "contestables" certains amendements adoptés alors. Pour être équilibré, le texte devra "particulièrement" prendre en compte le point de vue des soignants, avait-il aussi insisté.