"Filles et maths": Borne annonce l'expérimentation de classes scientifiques à horaires aménagés en 4e et 3e

La ministre de l'Education nationale Elisabeth Borne a annoncé mercredi l'expérimentation de classes scientifiques à horaires aménagés pour des collégiens de 4e et 3e, avec 50% de filles dans chacune, nouvelle mesure d'un plan "Filles et maths".

"Je veux créer des classes aménagées maths et sciences en 4e et 3e. Ces dispositifs existent aujourd'hui pour la musique ou le théâtre et l'objectif est de développer aussi la culture scientifique et technique", a-t-elle déclaré sur France Inter. "On va expérimenter dans cinq académies dès la rentrée et on veut généraliser, avec au moins une classe de ce type dans chaque département, à la rentrée suivante", a-t-elle précisé.

L'expérimentation sera lancée dans les académies d'Amiens, de Bordeaux, de Martinique, de Nancy-Metz et de Normandie, avec la création d'une dizaine de classes, selon un communiqué du ministère détaillant le plan global.

Ces classes permettraient "d'avoir des activités supplémentaires pour découvrir les sciences, les maths autrement avec des chercheurs, des partenaires, que les chefs d'établissements et les recteurs sont en train de rechercher" et "de pouvoir sensibiliser des jeunes à la recherche, à l'expérimentation dans les sciences", a exposé l'ancienne Première ministre, diplômée de Polytechnique.

La "pédagogie de projet permettra de développer l'appétence des élèves et notamment des filles pour les sciences", a ajouté le communiqué.

"Ces classes, le cahier des charges c'est qu'elles doivent accueillir 50% de filles", a souligné Elisabeth Borne, parlant d'"une présence équilibrée de filles et de garçons" mais sans parler de quotas.

Cette initiative s'inscrit dans un plan "filles et maths" de huit mesures visant à "mobiliser la communauté éducative et les parents" pour que "les jeunes filles prennent toute leur place dans les métiers des sciences de l'ingénieur et du numérique".

Le premier "pilier" prévoit de "former et sensibiliser" aux biais de genre et aux stéréotypes dans l'apprentissage des mathématiques tous les professeurs dès la rentrée 2025, du primaire au lycée.

La ministre a aussi fixé mardi un objectif de 50% de filles dans la spécialité mathématiques en terminale en 2030, contre 42% actuellement, dans un entretien aux Echos dévoilant l'essentiel de son plan.

Elle a repris par ailleurs à son compte "l'objectif" d'un rapport des inspections générales préconisant au moins 20% de filles dans chaque classe préparatoire scientifique en 2026 et 30% en 2030, sans utiliser là non plus le terme de quotas.