Filières de recyclage: les objectifs environnementaux "pas atteints", déplore Amorce

Les filières de collecte et de recyclage, mises en place pour les secteurs du textile, des emballages plastique ou des jouets "n'ont pas atteint leurs objectifs environnementaux", a déploré jeudi l'association Amorce qui fédère des collectivités territoriales et acteurs locaux.

Promulguée en 2020, la loi antigaspillage pour une économie circulaire (Agec) a fixé l'objectif d'une réduction de 15% des déchets ménagers par habitant en 2030 par rapport à 2010.

Elle a notamment instauré de nouvelles filières à "responsabilité élargie du producteur" (REP) sur le principe du "pollueur-payeur", imposant aux fabricants, importateurs et distributeurs une éco-contribution pour chaque article mis sur le marché français. Actuellement, une vingtaine de REP sont actives ou en train d'être déployées (textile, jouets, emballages, pneus, ameublement, matériaux de construction, etc.).

"Le bilan environemental des REP n'est pas du tout à la hauteur des attendus, avec des conséquences environnementales mais aussi financières très lourdes en particulier pour le contribuable local qui paie sa taxe pour les ordures ménagères", a résumé Nicolas Garnier, délégué général d'Amorce, lors d'un point presse à l'issue de plusieurs tables-rondes dédiées aux REP.

L'association - qui se présente comme "le premier réseau national de collectivités territoriales et d'acteurs locaux engagés dans la transition écologique" - chiffre à 1,5 milliard d'euros en trois ans les coûts supplémentaires en gestion de déchets pour les collectivités.

"Certains dispositifs prévus par la loi n'ont pas été mis en place; les taux de recyclage augmentent très faiblement; la plupart des éco-organismes n'atteignent pas leurs objectifs de collecte mais ils ne sont pas sanctionnés", déplore Amorce, qui réclame "un observatoire indépendant de la performance des REP".

Elle pointe également le retard pris pour deux nouvelles REP (textiles sanitaires à usage unique et chewing-gums) qui devaient entrer en vigueur au 1er janvier.

"Les gisements (de déchets) globalement ne baissent pas. Le modèle de développement des REP a atteint un mur et il faut le changer pour les enjeux futurs", a estimé lors des débats Françoise Weber, qui représentait les industriels de la filière déchets via la fédération Fnade.

"Il y a encore des marges de progrès", a reconnu Jean-Charles Caudron, directeur de la supervision des filières REP pour l'Ademe, l'agence qui est le bras de l'Etat pour la transition écologique.

"On est dans des évolutions structurelles lourdes, à la fois pour les industriels et les consommateurs. Il faut qu'on accepte collectivement de ne pas être dans l'immédiateté, qu'il n'y a pas un outil qui va permettre d'améliorer les choses mais une panoplie", a-t-il ajouté.

Poster un commentaire
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.
Déjà membre ? Je me connecte.
Je ne suis pas encore membre, Je crée mon compte.