Fichier Monsanto: saisines ou plaintes du Monde, du Parisien et de Radio France

Le Monde, Le Parisien et Radio France ont indiqué qu'ils allaient saisir la CNIL ou engager des procédures en justice après la révélation que des personnalités, dont plusieurs de leurs journalistes, auraient été fichées par Monsanto en fonction de leur position sur le glyphosate.

Une enquête diffusée jeudi dans le 20H de France 2 a montré qu'une société de communication, Fleishman Hillard, aurait secrètement fiché des centaines de personnes (responsables politiques, scientifiques et journalistes) en fonction de leurs positions sur les pesticides, pour le compte du géant américain Monsanto (filiale depuis l'an dernier du groupe allemand Bayer).

Le quotidien Le Parisien/Aujourd'hui en France, dont trois journalistes auraient ainsi été fichés, a confirmé vendredi à l'AFP que le journal allait saisir la CNIL, l'agence publique de protection des données. Le média se réserve la possibilité, avec les journalistes en question, d'engager une procédure judiciaire.

Radio France, dont six journalistes figurent dans les fichiers, a dénoncé dans un communiqué ce "type de fichage (...) avec la plus grande fermeté. Le groupe public a indiqué préparer "aux côtés de ses journalistes" une action en justice "afin qu'une enquête détermine clairement toutes les responsabilités".

Le journal Le Monde et Stéphane Foucart, un de ses journalistes cité dans les documents, ont quant à eux porté plainte contre X le 26 avril auprès du parquet de Paris, notamment pour "mise en oeuvre de traitements de données à caractère personnel illicite", comme l'a indiqué la direction du journal jeudi sur son site.

L'ONG Foodwatch a également annoncé qu'elle portait plainte, après avoir appris que sa directrice générale, Karine Jacquemart, ainsi que la directrice de l'information de l'ONG, Ingrid Kragl, figuraient "sur la liste établie par un cabinet de lobbying mandaté par Monsanto".

"Elles y sont mentionnées de façon nominative avec la note maximale pour leur opposition à la multinationale. Foodwatch va donc porter plainte auprès du procureur de la République du tribunal de grande instance de Paris", indique l'association dans un communiqué, dénonçant "une utilisation frauduleuse de nos données personnelles".

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