Feux de forêt: 2019 dans la moyenne, avec des épisodes "sans précédent" selon Copernicus

L'année 2019 a été "dans la moyenne" en matière de feux de forêt, malgré des épisodes "sans précédent" dans certaines régions du monde et une médiatisation très forte de certains comme en Amazonie, indique jeudi le service européen Copernicus sur le changement climatique.

"Avec une attention médiatique accrue (...) les inquiétudes que +la Terre brûle+ augmentent", mais "l'activité en terme de feux de forêt a été globalement dans la moyenne", relève le service de surveillance de l'atmosphère de Copernicus (CAMS) dans un premier bilan de 2019 (janvier à novembre, https://atmosphere.copernicus.eu/did-2019-really-bring-us-unusual-number-wildfires).

Au total Copernicus estime que 6.375 mégatonnes de CO2 ont été émis par ces feux autour du globe, soit plus qu'une année d'émissions des Etats-Unis (un peu plus de 5.100 mégatonnes). Ce chiffre représente une légère remontée sur 2018 (un peu moins de 6.000 mégatonnes) mais "s'inscrit dans la tendance à la baisse des émissions totales liées aux incendies depuis 2003", quand elle dépassaient 8.000 mégatonnes, relève Copernicus.

Les incendies qui ont ravagé une partie de l'Amazonie brésilienne ont causé les émissions les plus importantes depuis 2010, mais étaient "assez comparables avec les totaux pour le mois d'août depuis 2003" et le début des relevés du CAMS, souligne le texte.

Par contre, l'intensité des incendies a été "sans précédent en terme de localisation, d'échelle et de durée" en Sibérie et dans le cercle arctique, causant en juin un "nuage de fumée et de suie plus grand que l'Union européenne". En juillet, ces feux se sont encore étendus, notamment en Alaska et au Groenland. L'activité a été "principalement causée par des conditions inhabituellement chaudes et sèches", avec au total l'émission de 182 mégatonnes de CO2 à partir du mois de juin.

En Indonésie, où les feux sont courants, ils ont cette année "largement dépassé la moyenne de la période 2003/18" et relâché plus de 708 mégatonnes de CO2.

En Australie, actuellement en proie aux feux avec le retour de l'été austral, les incendies de 2019 "sont inhabituels en nombre et en intensité" mais au total "jusqu'à fin novembre l'activité était relativement faible comparée aux automnes précédents", indique Copernicus.

Certaines régions du monde, notamment l'Europe et l'Afrique sub-saharienne - qui avait pourtant été en août la source d'inquiétudes sur les réseaux sociaux- ont de leur côté enregistré "moins d'activité de feux" que les années précédentes.

Dressant un premier bilan mondial, le responsable scientifique du CAMS, Mark Parrington relève que "bien que l'activité en terme de feux de forêt a été globalement plutôt dans la moyenne, il y a eu plusieurs cas d'activité inhabituellement intense, y compris dans certaines régions connaissant des incendies saisonniers, avec des conséquences dévastatrices".

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