Fessenheim: Lecornu installe un comité de pilotage pour "l'avenir du territoire"

Le secrétaire d'État auprès du ministère de la Transition écologique et solidaire, Sébastien Lecornu, a installé vendredi à la préfecture de Colmar le comité de pilotage sur la reconversion du site nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), qui doit fermer fin 2018 ou en 2019.

"La centrale fermera, j'assume cette décision, (...) Je ne viens pas avec un chèque, mais je ne viens pas les mains vides. Il s'agit de construire un projet pour le territoire qui soit exemplaire", a déclaré M. Lecornu.

Lors d'une réunion vendredi avec des élus locaux, les services de l'État, des représentants d'EDF, des associations et des acteurs économiques français et allemands, il a esquissé "des pistes opérationnelles" pour assurer une reconversion du site "vers des activités durables et prometteuses".

L'Etat souhaite lancer un appel à projets pour le territoire dans les domaines des énergies renouvelables (photovoltaïque, éolien...) et installer une cellule de traitement des prestataires et sous-traitants du site - 330 personnes - pour leur permettre de retrouver du travail, en collaboration avec l'Allemagne "qui a besoin de ces profils", a avancé le secrétaire d'État.

En direction des collectivités locales, M. Lecornu a annoncé la mise en place d'une fiscalité spécifique à une zone allant de Colmar à Mulhouse pour "neutraliser les pertes liées à la fermeture", un manque à gagner estimé à 14,3 millions d'euros, selon le secrétaire d'Etat.

Sur les risques liés à l'approvisionnement énergétique en Alsace, M. Lecornu s'est appuyé sur une lettre signée la veille par le président du Réseau de transport de l'électricité, qui assure que "même dans les cas extrêmes", l'approvisionnement sera assuré.

Les discussions ont "ouvert des perpectives" pour une partie du Haut-Rhin et de l'Alsace, a estimé le président de la région Grand Est, Jean Rottner (Les Républicains). "On s'est fait une raison, il faut maintenant travailler à apporter une nouvelle ambition pour le territoire", a-t-il ajouté.

Un nouveau comité de pilotage aura lieu à Colmar les 12 et 13 avril qui abordera plus précisément la question du calendrier de la fermeture de la centrale et de son démantèlement.

M. Lecornu doit rencontrer samedi les acteurs concernés par la fermeture programmée de la doyenne des centrales françaises, au moment où le réacteur EPR de Flamanville (Manche) entrera en service entre fin 2018 et début 2019.

Jeudi soir, il avait reçu un accueil houleux de la part d'une trentaine de salariés de la centrale devant la mairie de Fessenheim, brandissant une banderole "Non à la fermeture de la centrale nucléaire".

M. Lecornu avait également participé à une réunion jeudi avec les représentants syndicaux jugée "constructive" par les deux parties.

"On ne peut qu'être content d'avoir ce dialogue, quand les gouvernements précédents n'ont strictement rien fait", a dit Alain Basserer, délégué syndical FO du site nucléaire.

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