Au salon international de l'élevage à Rennes, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a mis l'accent mardi sur le renouvellement des générations d'éleveurs et leur rôle à la fois dans la transition écologique et la souveraineté alimentaire.
Après plusieurs heures de déambulation entre les allées du SPACE 2022, le ministre a tenu un discours devant les représentants des différentes filières de l'élevage durant lequel il a insisté sur le fait que la souveraineté alimentaire "passe par l'élevage".
Mais face au réchauffement climatique et au doigt pointé sur les émissions carbone issues de l'élevage, il faut "purger cette question définitivement", a estimé M. Fesneau, défendant que la production animale fait aussi partie des solutions.
"Dans 40 ans, Rennes aura le climat de Toulouse", si le réchauffement de la planète n'est pas atténué, alors "le premier élément, c'est que plus le système peut résister, plus il peut devenir rentable", a expliqué le ministre.
"Il faut commencer par se préoccuper du bien-être des éleveurs avant de se préoccuper de toute autre forme de bien-être", a-t-il dit. L'urgence, martelée toute la journée: attirer des jeunes et sécuriser les éleveurs installés.
En première ligne, le prix payé aux producteurs. "On n'est pas un pays de pénurie on est un pays en pénurie de rémunération", a-t-il dit, à un moment où les éleveurs de vaches laitières protestent pour voir les prix du lait augmenter dans les rayons et ruisseler jusqu'à leurs exploitations, de façon à couvrir leurs coûts de production.
Autre urgence: "penser l'installation dans le moment du dérèglement climatique", a dit le ministre.
Sur l'enveloppe de 400 millions d'euros annoncée par Emmanuel Macron aux Terres de Jim vendredi, une partie doit servir à renforcer les Sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (SAFER) dont un mécanisme permet aux agriculteurs désireux de s'installer d'accéder plus facilement à des terres, a détaillé un porte-parole du ministère.
Ce mécanisme de "portage du foncier agricole", déjà existant, permet aux SAFER d'acheter des "terres agricoles qu'elles revendraient ensuite aux éleveurs", pour leur faciliter l'accession aux terres agricoles.