Fermeture de Cordemais: la Région inquiète pour le projet de reconversion à la biomasse

La présidente des Pays de la Loire a déploré mardi qu'Emmanuel Macron, en confirmant la fermeture des dernières centrales à charbon d'ici à 2022, n'ait laissé "aucune place" au projet de reconversion à la biomasse de la centrale de Cordemais (Loire-Atlantique).

"Je déplore qu'il (Emmanuel Macron, NDLR) n'ait laissé, tout en défendant le principe d'une transition écologique pragmatique, aucune place au projet de reconversion à la biomasse de la centrale de Cordemais qui repose pourtant sur un procédé innovant et pertinent d'un point de vue écologique", a indiqué dans un communiqué la présidente de région Christelle Morançais, ajoutant qu'il en va "de l'avenir de plus de 1.500 emplois directs et indirects".

Le président Macron a confirmé mardi la fermeture des quatre dernières centrales à charbon d'ici à 2022, dont celle de Cordemais, appelant de ses voeux un meilleur accompagnement des territoires concernés par la fermeture d'une centrale thermique au charbon. Le président a toutefois ajouté vouloir systématiser "les contrats de transition énergétique entre État, collectivités et acteurs économiques et sociaux pour accompagner des communes comme celles (...) de Cordemais avec des moyens associés, en impliquant dès maintenant tous les acteurs du terrain pour redonner des perspectives".

Pour élaborer la "transition énergétique juste", souhaitée par Emmanuel Macron, la présidente des Pays de la Loire réclame dans son communiqué une réunion de "l'ensemble des acteurs ligériens concernés par le projet Ecocombust de reconversion à la biomasse du site de Cordemais, défi technologique qui peut être non seulement relevé, si le temps nécessaire lui est donné, mais qui peut servir de modèle sur le plan international".

Gwenaël Plagne, délégué syndical CGT à Cordemais, a dénoncé des annonces "purement politiques", regrettant également l'absence de référence à Ecocombust dans le discours présidentiel. "Fermer la centrale c'est risquer une coupure d'approvisionnement en électricité pour le Grand Ouest", a souligné M. Plagne, qui annonce des actions prochaines "pour maintenir les emplois". "Le projet de reconversion à la biomasse est viable, basé sur l'économie circulaire, utilise des déchets locaux et réduit nos émissions de CO2 avec à terme une suppression complète du charbon", a-t-il plaidé.

Contacté, EDF, propriétaire de la centrale, n'a pas souhaité réagir. Cordemais emploie quelque 400 agents EDF à temps plein et fait appel à un nombre équivalent de prestataires permanents.

hdu/or