Les autorités nationalistes corses ont annoncé jeudi organiser une "conférence sociale" réunissant les acteurs privés et publics de l'île pour comprendre les raisons du surcoût insulaire des carburants et des biens de consommation et trouver des solutions sous trois mois.
En France et en Corse, "il y a une attente très forte, une exaspération, une colère et une inquiétude des gens qui n'arrivent plus à joindre les deux bouts donc nous avons voulu que cette conférence sociale associe tous les acteurs institutionnels, collectifs, syndicats, acteurs des filières de distribution, grande distribution pour les produits de consommation et filière de distribution des carburants pour qu'on puisse ensemble faire un constat partagé et déboucher sur des propositions précises", a expliqué le président du conseil exécutif Gilles Simeoni, lors d'une conférence de presse.
La première réunion de cette conférence sociale est prévue le 18 décembre à Bastia. "A l'ordre du jour, deux thèmes, la cherté du prix des carburants - pourquoi et comment corriger - et la cherté du panier du consommateur, beaucoup plus cher en Corse que sur le continent", a détaillé M. Simeoni, annonçant "une réflexion pendant trois mois et au bout de ces trois mois, nous reviendrons vers les Corses avec des propositions".
"La volonté c'est d'aller très vite", a-t-il assuré, jugeant nécessaire "d'entendre cette colère" parce que "toute la cohésion de l'ensemble de la société est menacée par une crise économique, sociale, politique, institutionnelle profonde".
"Le message que nous adressons à la société corse est un message d'apaisement, de construction, dans un moment de grande tension", a ajouté Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse.
Il a insisté sur "la question fiscale qui concerne directement l'Etat: la Corse bénéficie d'un taux réduit de TVA de 13% sur les carburants contre 20% sur le continent mais nous faisons observer que les autres îles notamment La Réunion ne payent pas du tout de TVA", a-t-il avancé.
Parmi les autres pistes envisagées figurent le renforcement du contrôle des situations de monopoles, la suppression des profits illicites ou anormaux s'ils existent ou encore la possible présence de "censeurs" aux conseils d'administration des sociétés en situation de monopole, ont détaillé les deux présidents.
En Corse, selon les statistiques officielles, plus de 20% de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté et les prix des carburants dans l'île sont supérieurs à ceux du continent d'environ 10 à 12 centimes par litre.