Le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius a insisté dimanche sur la nécessité d'une "transition juste" en matière écologique, après de violentes manifestations des "gilets jaunes" en France contre la hausse des taxes, et à la veille de l'ouverture de la COP24 sur le climat en Pologne.
"Je reprenais le texte de l'accord de Paris. Dans son préambule, il est dit qu'il faut aller vers une transition juste. Et ce concept de transition juste, je pense qu'il va être au centre d'énormément de débats et d'objectifs dans les semaines, les mois et les années qui viennent", a déclaré M. Fabius sur Europe 1.
"Tous les spécialistes considèrent qu'il faut aller vers un monde décarboné (...) Il va y avoir des destructions d'emplois, parce qu'il y a toute une série d'emplois qui sont liés aux énergies fossiles (...) Il faut accompagner cette transition et créer de nouveaux emplois", a expliqué M. Fabius, qui fût l'un des artisans de l'accord de Paris sur le climat en décembre 2015.
"Deuxième évocation (dans l'accord de Paris): il y a des contre-mesures qui sont prises pour lutter contre le dérèglement climatique, et ces contre-mesures posent elles-mêmes des problèmes de justice. Je ne vais pas m'exprimer sur la situation française, ce n'est pas du tout mon rôle. Mais je mets en avant cette nécessité de pratiquer une transition juste, à la fois pour les problèmes d'emploi et pour les problèmes sociaux", a ajouté le président du Conseil constitutionnel.
Emmanuel Macron convoque dimanche une réunion d'urgence à l'Élysée au lendemain des scènes de guérilla urbaine à Paris qui ont marqué une nouvelle escalade dans le conflit des "gilets jaunes" devenu une crise politique majeure.
Quelque 200 pays se réunissent lundi en Pologne pour tenter de mettre en orbite l'accord de Paris, malgré des vents contraires peu propices à une réponse ambitieuse.