Fabien Roussel lance un tour de France sur le travail

Le patron du PCF, Fabien Roussel, a lancé lundi chez le verrier Arc dans le Pas-de-Calais un tour de France axé sur le "monde du travail", mettant en garde contre le risque d'une vague de délocalisations liées à la crise énergétique.

"Je veux redonner du contenu de gauche à une politique en faveur du travail, qui ne soit pas une politique où on a besoin de la prime de rentrée, de la prime d'activité ou de chèques énergie pour pouvoir vivre et payer ses factures", a expliqué à la presse M. Roussel.

Il venait de s'entretenir avec les syndicats d'Arc, géant verrier dont une partie des salariés sera au chômage partiel cet hiver en raison de la hausse du coût de l'énergie.

"Des travailleurs pauvres, ça ne doit pas exister dans un pays riche", a-t-il affirmé, citant un ouvrier qualifié d'Arc qui, avec 34 ans d'ancienneté, touche 1.448 euros nets par mois.

Début septembre, l'ancien candidat à la présidentielle s'était attiré une pluie de critiques au sein de la Nupes en déclarant à la fête de l'Humanité que "la gauche (devait) défendre le travail et ne pas être la gauche des allocations et minimas sociaux".

A Arques, il a lancé un tournée en quatorze rencontres qui doit le mener jusqu'au mois d'avril au contact "des Français, des salariés et du monde du travail", et permettre des temps d'échanges "sans tabou".

Fabien Roussel s'est dit "très inquiet" du risque d'une "récession brutale, une nouvelle vague de désindustrialisation".

"Notre crainte, c'est que la crise énergétique que nous vivons fasse perdre de la compétitivité aux entreprises et que dans les mois et deux ans qui viennent nous subissions une nouvelle vague de délocalisations", a-t-il averti.

Il a appelé l'Etat à soutenir beaucoup plus fortement l'industrie face à cette crise, soulignant que l'Allemagne venait "de mettre 200 milliards sur la table".

Pour Arc, contraint d'arrêter certains de ses fours au gaz cet hiver en raison de l'explosion de la facture énergétique, le chef de file des communistes a demandé "que la dette publique soit transformée en actions pour que l'Etat rentre au capital du groupe".

Il pourrait ainsi peser sur les choix stratégiques et notamment contrer un risque de délocalisation d'une partie de l'activité aux Emirats arabes unis, où le groupe a déjà un site de production, a-t-il plaidé.

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