Evaluation des substances chimiques: une délégation française à l'Efsa

Deux membres du gouvernement, Nathalie Loiseau et Brune Poirson, se sont rendues vendredi à Parme au siège de l'Agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa), en vue de la réforme annoncée des procédures d'évaluation des substances chimiques, sujet à récentes polémiques.

Après la controverse autour de l'évaluation scientifique du glyphosate, la Commission européenne avait promis plus de transparence dans le processus. Des propositions sont attendues prochainement.

"Ce que nous voulions c'était tester des idées avec l'Efsa, voir si elles étaient convergentes, réalisables", a dit à l'AFP Mme Loiseau, ministre chargée des Affaires européennes, ajoutant que la France se veut "leader" dans le combat pour la crédibilité des évaluations.

Selon Brune Poirson, secrétaire d'Etat à la Transition écologique, le débat à l'Efsa, avec le directeur général et l'équipe de l'agence, a été "constructif et franc".

Parmi les propositions françaises, ouvrir l'accès aux données sur lesquelles se basent les décisions des agences (par exemple aux parlementaires).

"Autre piste, la possibilité pour les agences de mener leurs propres études indépendantes en cas de divergence d'appréciation entre agences, études financées grâce à un fonds européen, ce qui leur permettrait de dépendre moins des industriels pour se faire leur opinion scientifique", ajoute Mme Loiseau.

La France souhaite aussi une "harmonisation par le haut de la procédure des agences européennes pour aller vers le plus d'ouverture possible".

"Les Etats, les institutions européennes et les agences doivent travailler ensemble à améliorer l'indépendance et crédibiliser les évaluations aux yeux des populations", ajoute Mme Poirson.

L'Efsa et l'Agence européenne des produits chimiques (Echa) se sont retrouvées au coeur de la polémique sur le glyphosate, classé par l'Efsa "probablement non cancérogène" après l'avis contraire rendu par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) de l'OMS.

L'Efsa n'a pas le pouvoir de conduire ses propres études et se base sur des publications ainsi que des données brutes fournies par l'industrie, en partie protégées au nom du secret commercial.

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