Européennes: Marie Toussaint veut "prendre le contrôle" des groupes pétrogaziers européens

"Reprenons Total en main!": devant la tour du groupe TotalEnergies à La Défense, la candidate écologiste aux européennes Marie Toussaint a proposé jeudi de "reprendre le contrôle stratégique" des entreprises petrogazières européennes les plus polluantes, via un fonds de souveraineté écologique européen.

Alors que le groupe gazier et pétrolier fête ce jeudi son centenaire, c'est au pied de son siège, protégé par les forces de l'ordre, que la candidate écologiste a présenté une de ses "mesures phares" pour les européennes.

Après un happening de militants écologistes danseurs contre les énergies fossiles, Marie Toussaint, accompagnée par la patronne des Écologistes Marine Tondelier et plusieurs élus et candidats de sa liste, a expliqué vouloir créer ce fonds de souveraineté écologique européen, qui serait "piloté par la banque européenne d'investissement" et doté d'un montant de 100 milliards d'euros.

Il viserait à prendre une part majoritaire (51% des droits de vote), dans les six entreprises pétro-gazières européennes "les plus polluantes" - TotalEnergies, Eni, Repsol, OMV Petrom, Orlen, Wintershall Dea -, afin de les inciter à sortir au plus vite des énergies fossiles, d'en finir avec les "dividendes liés aux énergies fossiles", et que "plus un seul puits de gaz ou de pétrole ne soit ouvert".

"Ces entreprises portent atteinte aux conditions de vie sur Terre", a-t-elle expliqué, soulignant que TotalEnergies, par exemple, était impliquée dans 23 "bombes climatiques" (exploitations de gisement d'énergie fossile).

"Aujourd'hui l'Union européenne essaye d'agir sur son territoire, mais nous avons une responsabilité au niveau mondial parce que nous sommes une grande puissance économique. Et donc, comme le recommandent les scientifiques, comme le recommande l'Agence internationale de l'énergie, nous devons demander aux entreprises européennes de cesser tout investissement dans le pétrole et dans le gaz", a-t-elle encore développé.

Affirmant que "certains secteurs sont suffisamment stratégiques pour être pilotés par la puissance publique", elle a estimé que l'Europe était "la bonne échelle pour agir", a-t-elle développé.

"Les traités européens permettent" ce fonds "quand on les interprète dans la bonne direction", assure-t-elle, "puisqu'ils ont dans leurs objectifs la sauvegarde de la planète".

Pour financer ce fonds, elle a rappelé que 330 milliards d'euros de subventions ont été accordés en 2022 aux énergies fossiles dans l'UE. Parmi les autres sources de financement possible, un impôt sur la fortune dédié au climat.

"C'est courageux, c'est juste. Certains vont nous dire que c'est trop ambitieux, mais dans quelques années, on se demandera pourquoi on ne l'a pas fait plus tôt", a considéré Marine Tondelier.

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