Européennes: à la Mutualité, la majorité sonne l'alarme pour conjurer les prédictions

La majorité présidentielle, appuyée par une grande partie du gouvernement, a délivré vendredi à la Mutualité ses derniers messages de mobilisation, en espérant conjurer les sondages qui donnent la liste de Nathalie Loiseau derrière le Rassemblement national aux élections européennes.

"Il faut que nous crions plus fort! Et ça me désespère (...) qu'encore aujourd'hui le Front national soit en tête", a lancé à la tribune l'écologiste Daniel Cohn-Bendit.

"On ne peut rester inerte, il faut combattre", a encore exhorté le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, rappelant sa qualité "d'homme de gauche" devant environ 1700 personnes, réunies pour le dernier grand meeting avec le scrutin de dimanche.

En convoquant ses militants dans cette salle emblématique pour la geste macronienne - Emmanuel Macron, alors ministre de François Hollande, y avait tenu un meeting fondateur le 12 juillet 2016 - la majorité espère déjouer les pronostics. Tous les sondages placent effectivement la liste Renaissance derrière le RN, entre 0,5 et 2,5 points d'écart selon les instituts.

A ces perspectives inquiétantes s'est ajoutée l'actualité qui a contrarié le scénario prévu: Edouard Philippe, qui devait clore la réunion, a annulé à la dernière minute sa venue en raison de l'explosion à Lyon.

A grands renforts de drapeaux européens, standing ovations pour les orateurs et de "On va gagner!", les participants ont tenté de donner le change pour aviver la flamme.

"Je vais faire une confidence, cette campagne, on en reprendrait bien pour une semaine ou deux, on y a pris goût", a même assuré, bravache, la tête de liste Nathalie Loiseau, raillant ceux qui ont "commenté la campagne, en disant: un peu trop ci, un peu trop ça".

"La politique, c'est comme le foot, ce n'est jamais les commentateurs qui marquent les buts", a-t-elle insisté.

"On est déjà très haut. Mais comme l'oiseau, rien ne nous empêche d'aller plus haut", a-t-elle encore glissé dans un trait d'humour, en rappelant que "tous les extrémistes doivent être combattus, jusqu'à la dernière heure, avec la dernière énergie".

Le patron du MoDem François Bayrou a pour sa part joué sur la nostalgie de l'aventure présidentielle de 2017 pour booster les troupes.

"Il y a deux ans on nous disait que l'élection d'Emmanuel Macron était un accident. Que tout ceci serait comme une bulle de savon. Et regardez-vous, regardez-nous", a-t-il plaidé.

L'ancien directeur du WWF Pascal Canfin, N.2 de la liste, a préféré mettre en avant les vertus du programme, "une arme de transition écologique massive". Il a également envoyé un message à son ami Nicolas Hulot, qui n'a officiellement pas pris position dans ce scrutin et "peut être fier de son bilan comme ministre".

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