Européennes: Jadot (EELV) lance un appel aux électeurs socialistes

La tête de liste EELV pour les élections européennes Yannick Jadot a lancé dimanche un "appel aux électeurs socialistes" à voter écologiste, rejetant l'appel au rassemblement de Raphaël Glucksmann, tête de liste pour Place publique et le PS.

"Je dis aux électeurs socialistes comme à tous les électeurs humanistes: si vous voulez voter utilement pour l'écologie, pour l'humanisme, pour la solidarité, il faut voter écologiste", a déclaré M. Jadot au Grand jury RTL-Le Monde-LCI.

"Les socialistes au Parlement européen votent tous les accords de libre-échange, ce n'est pas possible aujourd'hui d'avoir un tel gouffre entre les promesses et les actes", s'est indigné la tête de liste EELV.

Les socialistes "soutiennent le Lyon-Turin (ligne ferroviaire à grande vitesse, ndlr), (et) toujours le nucléaire: il faut arrêter de dire qu'on est tous pareils", a-t-il encore tranché.

M. Glucksmann a une nouvelle fois tendu la main jeudi à M. Jadot et également Benoît Hamon, candidat de Générations, plaidant pour "se battre ensemble" et "faire quelque chose de commun".

Un Français sur deux (50%) considère que les listes EELV et Place publique-PS ont des projets politiques proches, contre 48% qui les jugent éloignés, selon un sondage Harris Interactive et Agence Epoka pour TF1, LCI, RTL et Le Figaro publié dimanche. Et 55% pensent que les élus des deux listes voteront la plupart du temps de la même façon.

"Je suis très heureux que tout le monde parle d'écologie, c'est quelque part notre victoire aussi", a ajouté M. Jadot, appelant cependant à ne pas "rallier des mouvements politiques qui, dans leur politique sur la souffrance animale, sur les pesticides, sur le dérèglement climatique, sur la transition énergétique, la pollution de l'air, font à peu près exactement le contraire de ce qu'ils disent aux tribunes ou dans les discours".

"Tout le monde est aujourd'hui écologiste, depuis le FN (devenu RN) jusqu'aux Insoumis. Le problème, c'est quand il s'agit de voter", a insisté l'eurodéputé, qui considère que "pour beaucoup, l'écologie est une sorte de poudre de perlimpinpin" saupoudrée sur les programmes.

Pour sa part, le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a admis sur France Inter que "oui, c'est trop le bordel à gauche".

"Mais en même temps il y a aussi des gens font l'effort de le réduire ce bordel, qui font l'effort de se rassembler (...) avec des gens qui ne leur ressemblent pas forcément", a-t-il dit au sujet de son alliance inédite avec Place publique.

Le patron du PS a ajouté qu'il n'allait "pas passer (son) temps à aller réclamer aux uns et aux autres une alliance, un rassemblement dont ils ne veulent vraisemblablement pas", en faisant allusion à M. Jadot.

Olivier Faure s'est dit "fier" de faire campagne avec l'essayiste Raphaël Glucksmann, qui est "autre chose", "un candidat qui change, parce qu'il n'est pas un professionnel de la politique".

Alors que M. Glucksmann devrait siéger au groupe du Parti socialiste européen, la candidate transfuge de Générations, Aurore Lalucq, a demandé à siéger dans le groupe des Verts, a indiqué M. Faure.

"Ca ne veut pas dire qu'en se rassemblant on est tous identiques. (...) Il n'y a pas de caporalisation de la vie politique", a-t-il justifié.