Eric Lombard pense qu'il y a "accord" avec le PS pour une non-censure du budget

Le ministre de l'Économie Éric Lombard a considéré vendredi qu'il y avait un "accord" avec le Parti socialiste pour qu'il ne censure pas le budget après qu'il a déjà voté contre la censure jeudi à l'Assemblée nationale.

"Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", s'est avancé le ministre interrogé sur BFMTV/RMC.

La décision du PS jeudi "est basée sur des engagements que le Premier ministre a pris, qui calent les éléments les plus importants du budget. Donc sur le budget, je pense, mais c'est au Parti socialiste d'exprimer son point de vue, que nous avons un accord", a détaillé Eric Lombard.

Il a remarqué que, jeudi, le premier secrétaire du PS Olivier Faure "a évoqué la possibilité que le Parti socialiste vote la censure" ultérieurement. Mais "il ne l'a pas évoquée sur ce budget-là", a-t-il noté.

M. Lombard a estimé aussi que "le fait que le PS n'ait pas voté la censure permettra de relancer l'économie plus vite", alors que "l'incertitude" politique a fait perdre 0,3 point à la croissance ces derniers mois, selon lui.

Il s'est montré optimiste sur la négociation sur les retraites dont le coup d'envoi est donné vendredi. "Les partenaires sociaux se voient tout le temps, donc je pense qu'ils peuvent embrayer, et si la mayonnaise prend, ça nous permettra probablement une belle avancée sociale et politique", a-t-il dit.

Il n'est pas favorable à ce que les discussions abordent les retraites du public: il faut "séquencer les choses".

M. Lombard a par ailleurs annoncé que la surtaxe d'impôt sur les sociétés que prévoyait le budget de Michel Barnier serait maintenue, mais pour un an seulement au lieu de deux.

En revanche, il ne souhaite pas conserver à terme la participation exceptionnelle sur les hauts revenus pour les ménages fortunés.

"Elle augmente le taux de l'impôt sur les plus-values et les dividendes qui peut pour certaines personnes dépasser les 40%: en terme de compétitivité ça nous mettait en dehors du jeu", a-t-il expliqué.

Le gouvernement va plutôt travailler à "une contribution sur les hauts patrimoines, qui serait une mesure anti-optimisation pour les personnes qui ont un patrimoine important logé dans des holdings", mais en ne touchant pas l'outil de travail, a-t-il assuré.

Selon lui, "ce n'est pas un retour à l'ISF" (impôt de solidarité sur la fortune), mais pour les "Français fortunés" d'apporter "une contribution suffisante au budget de la nation".