Eolien: le deuxième appel d'offres sera décevant, selon les professionnels

Les résultats du deuxième appel d'offres national pour des parcs éoliens terrestres s'annoncent décevants, ont indiqué mardi les professionnels du secteur, qui pointent un blocage administratif et les lenteurs du gouvernement.

Ce deuxième appel d'offres doit en principe prochainement attribuer 500 mégawatts (MW) de projets, mais les volumes déposés "seront en dessous de 300 MW", a assuré Olivier Pérot, président de France énergie éolienne (FEE), lors d'une conférence de presse.

En cause, l'annulation en décembre 2017 par le Conseil d'Etat d'un décret, ce qui a bloqué la délivrance de l'autorisation environnementale, indispensable pour le dépôt des candidatures.

Les petits parcs (moins de sept machines) qui se font hors appel d'offres sont également concernés.

FEE estime à environ 3.000 MW les projets en cours d'instruction et qui sont gelés, et à 2.000 MW les projets qui avaient été autorisés mais pourraient être annulés au moindre recours.

La filière attend depuis huit mois que le gouvernement prenne un nouveau décret, mais ce texte vient "seulement" d'être mis en consultation, ce qui signifie qu'il sera "au mieux publié à l'automne", explique M. Pérot.

Ce fameux décret organise la délivrance de l'autorisation environnementale pour tous les projets soumis à la réglementation pour les installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE), dont les parcs éoliens.

Jusqu'ici, c'est le préfet de région qui la délivrait, mais le Conseil d'Etat, saisi par l'ONG France nature environnement (FNE), a estimé qu'il ne pouvait plus être l'autorité compétente dans la mesure où c'est aussi lui qui décide de l'autorisation finale des projets.

Le gouvernement prévoit que l'autorisation environnementale soit désormais délivrée par les Missions régionales d'autorité environnementale.

En attendant le texte pour l'officialiser, la filière est "dans une situation de blocage", insiste M. Pérot, qui demande au gouvernement d'accélérer la publication du décret, alors que le gendarme de l'énergie doit transmettre d'ici à la fin de la semaine au ministère de la Transition écologique la liste des offres qu'elle propose de retenir pour ce deuxième appel d'offres.

"On pense que (le troisième) appel d'offres de décembre ne sera pas mieux", car une fois le texte publié, "la situation va mettre du temps à se résorber" avec l'engorgement des dossiers en attente, explique M. Pérot.

Et au final, cet épisode risque de retarder les mises en service de parcs dans les prochaines années. "Le gouvernement a annoncé une politique pour accélérer le développement de l'éolien. (...) Aujourd'hui nous demandons une mise en cohérence de la politique annoncée", défend-il.

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