Le gouvernement a renvoyé jeudi à "mi-2019" le choix du groupe retenu pour construire un parc éolien au large de Dunkerque et entériné la nette baisse de la part de l'Etat dans les six premiers projets au large des côtes françaises.
A l'occasion d'un comité interministériel de la mer à Dunkerque, le Premier ministre Edouard Philippe a de nouveau précisé le calendrier du parc éolien prévu au large du port nordiste, d'une puissance de 500 mégawatts, qui devait initialement être attribué avant la fin 2018.
Pas moins de dix groupements français et étrangers avaient été présélectionnés en mai 2017, dont les deux géants français EDF et Engie, l'espagnol Iberdrola, le norvégien Statoil ou encore le suédois Vattenfall.
"Les candidats déposeront leurs offres dans quatre mois et nous serons en mesure de désigner le lauréat à la mi-2019", a annoncé l'ancien maire du Havre, qui doit accueillir des usines d'éoliennes en mer.
La prochaine Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), attendue d'ici à la fin de l'année, "décrira les volumes d'appel d'offres engagés dans les prochaines années", a précisé le Premier ministre. "Le gouvernement est mobilisé pour le développement ultérieur de la filière éolienne offshore en France".
Le gouvernement a transmis jeudi le cahier des charges définitif aux candidats présélectionnés.
Impatients de voir cet appel d'offres aboutir, les professionnels de l'éolien ont salué jeudi le lancement de cette phase finale. Celle-ci est aussi "l'aboutissement de (la) procédure de dialogue concurrentiel durant laquelle les services de l'Etat ont échangé (...) avec les 10 candidats présélectionnés", souligne le Syndicat des énergies renouvelables (SER) dans un communiqué.
Le SER appelle toutefois le gouvernement à "une politique plus volontariste" pour accélérer le rythme des appels d'offres d'éolien en mer, à la fois posé et flottant.
Pour France énergie éolienne (FEE), la future PPE devrait inclure de 4 à 6 gigawatts (GW) additionnels sur l'éolien en mer posé et de 3,2 à 4,2 GW supplémentaires sur l'éolien en mer flottant, d'ici à 2030. Aucune capacité commerciale n'est en service aujourd'hui en France.
Cinq mois après l'accord négocié par Emmanuel Macron et Edouard Philippe avec les industriels, le ministre François de Rugy a également signé jeudi les courriers approuvant les nouveaux tarifs pour les six parcs, qui doivent voir le jour entre 2021 et 2024.
Parmi les six parcs concernés, trois sont développés par EDF, au large de Fécamp (Seine-Maritime), Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et Courseulles-sur-Mer (Calvados), deux par Engie au large du Tréport (Seine-Maritime) et des îles d'Yeu et de Noirmoutier (Vendée), et un par l'espagnol Iberdrola, près de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor). Ils représentent chacun une puissance d'environ 500 mégawatts (MW).
L'an dernier, le gouvernement avait décidé de renégocier les financements publics accordés à ces parcs, attribués lors d'appels d'offres en 2012 et 2014, estimant que les tarifs prévus à l'époque, compris entre 180 et 230 euros par mégawattheure durant 20 ans, étaient devenus excessifs étant donnée la baisse du coût de l'éolien en mer ces dernières années.
La baisse des tarifs subventionnés de l'ordre de 30% permet une économie de "16 milliards d'euros" sur deux décennies pour le consommateur final, a souligné Edouard Philippe.
map-mhc/ib/tes