Lauréate de l'édition 2017, la tour "Mashambas" est pensée comme une ferme éducative mobile, destinée à "apporter (la) révolution verte aux plus pauvres". Ce en fournissant des formations aux petits agriculteurs des pays d'Afrique subsaharienne, tout en créant un carrefour commercial pour maximiser les profits tirés des ventes des récoltes. La structure, modulable, pourrait s'agrandir en fonction de participants qu'elle héberge. Une fois sa mission accomplie, "lorsque la communauté locale devient autosuffisante", celle-ci serait alors déplacée vers une nouvelle zone.
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Mention honorable en 2015, la "Tour du refuge" consiste en une gigantesque arche de Noé, destinée à accueillir des espèces menacées, qui auraient chacune droit à leur propre espace. Le bâtiment serait capable de filtrer l'eau et l'air, mais aussi de générer sa propre énergie grâce au soleil. Objectif annoncé : préserver la biodiversité.
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Mention honorable en 2015, "l'oasis de Noé" entend bouleverser la manière dont sont conçues les plateformes pétrolières. A défaut de s'en débarrasser, le projet propose de les transformer en bio-habitats verticaux, pouvant répondre instantanément aux déversements d'hydrocarbures, restaurer les écosystèmes endommagés et servir d'habitat pour la vie marine et les oiseaux migrateurs.
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Comment remédier au gouffre énergétique que représentent les data centers ? En les installant en Islande, et en imaginant des bâtiments d'un nouveau genre, répond la "Data skycraper", arrivée à la troisième place de l'édition 2016. Pour ce faire, cette dernière compte sur une alimentation à 100 % en énergie propre et un climat propice au refroidissement naturel des serveurs. En contrepartie, l'air chaud libéré pourrait être utilisé pour chauffer les habitations voisines.
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Mention honorable en 2016, l'"Air-Stalagmite" est un gratte-ciel conçu pour voir le jour dans les zones les plus polluées du monde en remplissant deux missions : mesurer les taux de pollution, et agir comme un filtre à air en capturant les particules en suspension. Celles-ci seraient ensuite agrégées et utilisées comme matériau de construction pour agrandir le gratte-ciel.
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"Arrêter, guérir et inverser le processus du changement climatique et ses impacts sur la terre". C'est la mission que se fixe le "Heal-Berg", mention honorable en 2017, un concentré de technologies conçu pour nettoyer et purifier l'air du dioxyde de carbone tout en refroidissant l'eau océanique et en générant de l'énergie.
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L'exploitation minière a un impact catastrophique sur les milieux naturels de la Chine -en particulier sur les montagnes- mais aussi sur les populations contraintes de se déplacer. Le projet "Mountain Band-Aid", deuxième en 2012, veut s'attaquer à ces deux problèmes frontalement. D'une part, en offrant aux Hmong un nouvel habitat, forgé à flanc de montagne. Ensuite, en travaillant à la restauration environnementale de cette dernière, par le biais d'aménagements permettant l'irrigation et la stabilisation de ses sols.
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Troisième en 2012, le “Monument to Civilization” veut s'attaquer à la question de la gestion des déchets dans les villes : plutôt que de les enfouir, pourquoi ne pas profiter de la décomposition de cette ressource pour créer de l'énergie et alimenter la ville environnante ? Une solution qui permettrait également, expliquent ses concepteurs, de s'épargner les frais de transport pour expédier les déchets hors de la ville. Avec, en prime sous l'installation, une usine de recyclage, des stations d'énergie ou encore un réservoir d'eau gaspillée.
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A l'heure où un continent de plastique d'une superficie équivalente à trois fois celle de la France continue à croître dans le Pacifique, de nombreux projets sont imaginés pour stopper cette prolifération de déchets. La "Plastic Fish Tower", mention honorable en 2012, s'inscrit parmi eux. Cette structure circulaire flottante d'un diamètre d'1 km doit permettre de capter le plastique qu'elle rencontre sur son passage, avant de le recycler pour assembler des piscicultures destinées à restaurer l'écosystème marin. Elle serait aussi un moyen, pour les touristes présents à son bord, de constater l'ampleur des dégâts.
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Vainqueur en 2013, cette immense structure flottante en forme de parapluie veut répondre à la fonte des couches arctiques, en réduisant le gain de la chaleur dans ces régions vulnérables. Pour ce faire, elle compte notamment sur des chambres de récolte qui gèlent l'eau de l'océan, alimentées par des centrales électriques renouvelables, et sur son auvent, qui permet de limiter la chaleur au sol.
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Comment allier technologies vertes et développement urbain ? C'est à ce défi que veut répondre "Neo-Arc", lauréat en 2009, qui consiste en une structure couverte de végétation et libérant de l'oxygène dans l'atmosphère. Ce grâce notamment à un énorme réservoir d'eau, qui permet de produire assez d'énergie pour alimenter l'ensemble du bâtiment, y compris son propre système de transport.
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Une filtre à air d'1,2 km de haut basé au Royaume-Uni ? C'est le concept du projet "Bio-city", mention spéciale en 2009, dont les algues sont au coeur du fonctionnement. Celles-ci permettraient de capter le CO2 généré par le trafic alentour, tout en fournissant de quoi produire des milliers de litres de biodiesel non toxique et biodégradable chaque année.
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En forme de turbine, le gratte-ciel "LO2P" a été imaginé pour prendre place à New Delhi, l'une des villes les plus polluées du monde. Vainqueur en 2011, ce projet pourrait fonctionner comme un "poumon géant", qui nettoierait l'air de la ville grâce à une série de serres servant de filtres. Construits à partir de matériaux recyclés, il permettrait en outre de produire du biocarburant, à l'aide de plantes cultivées via l'utilisation du dioxyde de carbone capté dans l'air.
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Un projet imaginé pour la ville de Rennes ! Arrivée en deuxième position en 2011, la "Flat Tower" consiste en une structure en dôme perforé, lui permettant ainsi de laisser passer la lumière destinée aux champs agricoles et aux espaces intérieurs. Sa grande surface horizontale est également étudiée pour l'installation de panneaux solaires et la collecte des eaux pluviales.
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Mention honorable en 2013, le "PH Conditionner" vise à "utiliser une méthode douce pour gérer les dépôts acides causés par le gaspillage de la production industrielle à grande échelle et éventuellement transformer les polluants en ressources disponibles". En forme de méduse, celui-ci peut absorber via sa membrane les matières polluantes, qui seront ensuite transformées en nutriments pour les plantes.
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Environnement

Origami, fermes géantes, cités flottantes... à quoi ressembleront les gratte-ciels de demain ?

Le magazine d'architecture eVolo a dévoilé fin avril les lauréats de sa compétition de gratte-ciels, qui récompense chaque année des projets innovants, avec un accent mis sur leur faculté à répondre aux défis environnementaux.

Pendant longtemps, ils ont inexorablement poussé tels des champignons d'acier et de béton, sans nécessairement prendre en compte les écosystèmes qui les entouraient, défigurant parfois leur environnement. Mais depuis quelques années, les gratte-ciels, symboles verticaux de l'activité humaine, semblent se faire une raison. Sous l'impulsion d'ingénieurs et de designers désireux de concevoir de façon plus écologique et responsable, ces tours se parent de nouveaux atouts, destinés à les inscrire durablement dans un monde qui se transforme. Les muant par exemple en filtres à air géants ou en cités flottantes capables de résister à la montée des eaux, ou en les couvrant de végétation, comme ce sera bientôt le cas pour la tour Montparnasse.

C'est justement pour valoriser ce type de projets que le magazine d'architecture et de design américain eVolo récompense chaque année depuis 2006 des "idées visionnaires qui, par l'utilisation novatrice de la technologie, des matériaux, des programmes, de l'esthétique et des organisations spatiales, remettent en question notre compréhension de l'architecture verticale et de ses rapports avec les environnements naturels", à l'occasion de sa compétition de gratte-ciels. Pour cette édition 2017, le jury a retenu trois lauréats et 27 mentions honorables, parmi les 526 dossiers reçus, qui succèdent ainsi à la tour Mashambas, ferme éducative imaginée pour l'Afrique subsaharienne et visible en diaporama, primée l'an dernier.

A noter que ces projets ne sont pas nécessairement destinés à être construits, faute de moyens ou des technologies nécessaires, mais reflètent l'intégration progressive de problématiques notamment environnementales lors de la conception des projets.

Une tour origami pour les zones sinistrées

Cette année, c'est le gratte-ciel Skyshelter.zip, imaginé par trois architectes polonais, qui a remporté le grand prix. Leur concept : s'inspirer des origamis, ces pliages japonais, pour concocter une structure d'un nouveau genre. En forme d'accordéon, celle-ci est entièrement pliable, si bien qu'elle serait en mesure de rentrer toute entière dans une boîte et donc, d'être facilement déplacée et déployée par hélicoptère. Une originalité qui répond à un besoin bien identifié : celui de pouvoir intervenir dans des zones en crise, sujettes par exemple aux catastrophes naturelles et dont l'accès peut être rendu difficile voire impossible.

Des conditions qui ne seraient pas un problème pour cette Skyshelter.zip, expliquent ses concepteurs, qui peut tenir sur un sol instable, sans travaux de nettoyage, et permettre d'héberger bien plus de victimes que les hébergements de secours classiques et ce sur un périmètre réduit. Point bonus, elle pourrait produire de l'énergie propre, via un réseau de cellules solaires disséminées à sa surface et recueillir et filtrer l'eau de pluie pour une utilisation ultérieure.

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Shinto Shrine : un gratte-ciel pour la riziculture

Arrivée en seconde position et conçue par un architecte hongkongais, la Shinto Shrine entend réconcilier agriculture traditionnelle, culture shintoïste et expansion urbaine. En érigeant, en plein coeur de Tokyo, une riziculture "verticalement organisée" rappelant les "jinja", sanctuaires shinto qui servaient autrefois à entreposer les récoltes. Problème, rappelle la fiche du projet, ces traditions ont fini par perdre en ampleur, à l'ombre des gratte-ciels et de la modernité. La Shinto Shrine aurait donc pour mission de ramener l'agriculture en ville en se basant sur un système hydroponique, grâce à une rizière organisée en gradins. 

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Un barrage contre le sable au Caire

Imaginé par une équipe chinoise, ce mur gigantesque, qui a reçu une mention honorable, aurait un double usage : d'un côté, agir comme un barrage aux tempêtes de sable, enrayant ainsi l'avancée de la désertification sur les villes et permettre de conserver des zones cultivables, mais aussi ralentir l'expansion urbaine. En prime, il permettrait de capter l'énergie du vent.

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Le poumon urbain 

Autre mention honorable, cette tour en bois entend démocratiser ce matériau écologique dans les constructions massives, en prenant garde à veiller aux questions d'approvisionnement et de performance structurelle. Une évolution qui permettrait, selon son concepteur britannique, de se prémunir des émissions carbone liées au béton et à l'acier mais aussi de capter le dioxyde de carbone dans l'atmosphère, 1m3 de bois pouvant stocker une tonne de CO2. 

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Le Manhattan du désert 

Et si, finalement, les prochains gratte-ciels prenaient place... sous terre ? C'est le projet fou présenté par des architectes français, en réponse à la pauvreté et aux aux conflits armés qui gangrènent le Yemen. Le groupe a imaginé une extension durable de la ville de Shibam, s'étendant sous le plancher et dont les habitations tireraient directement la chaleur des profondeurs, l'eau de la nappe phréatique, l'inertie thermique du sol, et le matériau de construction de la boue. 

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Tous les autres projets distingués sont visibles sur le site d'eVolo. En attendant, le diaporama reprend certaines des idées les plus innovantes présentées depuis la création du concours.