De son slip, il ne reste plus que l’élastique. C’est signe que la terre du champ de Laurent Macaigne, agriculteur à Mauquenchy en Seine-Maritime rencontré par France Bleu, et qui a tenté l’expérience, est de bonne qualité. L’expérience pourrait être effectuée avec n’importe quel tissu en coton, bio de préférence. C’est pour des raisons pratiques que les slips ont été choisis : l’élastique du sous-vêtement se détériore moins rapidement que le tissu, il permet alors le repérage une fois enterré.
Le coton bio est fait de cellulose naturelle, une molécule organique dont la faune sous-terraine et les micro-organismes décomposeurs se nourrissent. Si le slip est en grande partie décomposé, cela signifie que le sol dans lequel il a été enterré est riche en activité biologique. Il est donc "vivant", parce qu’il abrite les champignons, bactéries, fourmis et autres vers de terre qui mangent et incorporent les déchets organiques et participent de ce fait au processus de minéralisation. C’est alors une terre qui est en capacité d’accueillir des cultures, elles seront alimentées des minéraux issus de ce processus.
La dégradation est plus importante dans les parcelles où le travail est plus léger que dans celles où un labour en profondeur est effectué - Mélanie Lamy, animatrice Cerfrance pour France Bleu Normandie
Cerfrance, spécialisé dans l’accompagnement et le conseil, est à l’origine de cette expérimentation en Normandie. L’an dernier, 210 slips ont été enterrés sur les parcelles agricoles du Var durant deux à trois mois et des agriculteurs aux quatre coins de la France ont partagé les photos de leurs slips sur les réseaux sociaux. Une manière ludique de se rendre compte de l’état des terres agricoles.
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