L’idée portée par Plastic Origins : utiliser les données de sciences participatives pour remonter à la source de la pollution plastique.
©Surfrider/Antoine Bruge/DR
DOSSIER PARTENAIRE

Dangers de la pollution plastique : la solution est à terre !

[DOSSIER OCEANS] Si la pollution plastique est un véritable fléau pour la biodiversité et pour l’Homme, comment l’enrayer ? En intervenant à la source, estime la Surfrider Foundation Europe. Zoom sur son projet de sensibilisation "Plastic Origins", soutenu par la Macif.

Prévenir pour mieux guérir ? Selon Antoine Bruge, project manager chez Surfrider, on estime à l’échelle mondiale qu’environ 8 à 13 millions de déchets finissent chaque année en mer. "On sait que cela impacte plus de 270 espèces différentes, que ce soit par le piégeage quand des baleines, des dauphins ou des tortues se retrouvent coincés dans des déchets, ou par l’ingestion, qui peut entraîner la mort par occlusion intestinale, note ce dernier. Les conséquences se voient aussi sur du long terme : un plastique en mer absorbe beaucoup de polluants, c’est une éponge. Ces polluants peuvent se libérer dans l’estomac d’un oiseau. Par ailleurs, si d’après les études scientifiques, il n’y aurait pas de transfert de microplastiques (entre 0,1 et 5 mm) dans la chaîne alimentaire, ce serait par contre possible avec les nano-plastiques (inférieurs à 0,1 mm)."

Une arrivée massive de déchets

Voilà pourquoi la Surfrider Foundation Europe, qui œuvre pour la protection et de la mise en valeur des lacs, des rivières, des océans et du littoral en général, mise sur un projet assez innovant depuis quelques années visant à identifier les territoires les plus pollués pour mieux comprendre le contexte de la pollution par les déchets et de cibler les zones prioritaires. "Surfrider est de base une association créée par des surfeurs pour protéger l’océan et le littoral. Ces derniers sont de bons indicateurs de l’état de la qualité de l’eau car si celle-ci est de mauvaise qualité, les surfeurs tombent malades, et ce à cause des pollutions bactériologiques et chimiques, rappelle Antoine Bruge. Surfrider a aussi été créé car on observait de plus en plus de pollution plastique." Pendant longtemps, Surfrider a fait de la collecte de plastique sur les plages et de la sensibilisation, et en 2014, la fondation a commencé à observer une arrivée massive de déchets provenant de l’Adour dont l’embouchure est à 5 km du siège de l’association.

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"Surfrider est basé à Biarritz, rappelle Antoine Bruge. A Bayonne, il y a l’estuaire de l’Adour, or une ancienne décharge maintenant entièrement réhabilitée est située non loin de là à Beaucens, dans les Hautes-Pyrénées. Les gens pensaient bien faire en y amenant leurs déchets, qui étaient enfouis. Elle était située en bordure du Gave de Pau, un cours d’eau magnifique qui a débordé en 2013 et emporté une bonne partie de la décharge de Beaucens, jusqu’à l’Adour, le cours d’eau principal. Surfrider a ainsi constaté une arrivée massive de déchets transportés par ces cours d’eau, et nous nous sommes dit qu’il fallait également travailler sur la pollution plastique des rivières." C’est comme ça que le projet Plastic Origins est né, à l’heure où, plus globalement, 80 % des déchets de la pollution plastique proviennent de l’intérieur des terres.

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 Remonter à la source

L’idée portée par Plastic Origins : utiliser les données de sciences participatives pour remonter à la source de la pollution plastique et inciter les élus locaux à mettre en place des solutions. "Nous constatons la pollution des rivières, nous identifions les territoires les plus touchés, et derrière nous proposons aux élus une liste d’initiatives que ces derniers peuvent mettre en place. Nous leur disons : ‘saisissez-en vous !’"

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Pour mettre ce projet sur pied, Surfrider s’est inspiré du travail des scientifiques en mer. « Par exemple, sur les ferrys entre Marseille et la Corse, de manière régulière il y a des observateurs qui se mettent à l’avant pour compter les mammifères marins et les tortues, et bientôt ils compteront également les déchets, explique Antoine Bruge. Nous nous sommes dit que nous pouvions nous appuyer sur cette méthode et l’appliquer en rivière pour faire du comptage de déchets échoués sur les berges. Aujourd’hui nous avons ainsi une application qui permet de faire des comptages manuels. Bénévoles et techniciens peuvent ainsi parcourir les rivières à pied ou en kayak sur 500 mètres minimum, et venir compter le nombre de déchets échoués sur les berges."

Un algorithme bien utile

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L’association a par ailleurs été accompagnée par plusieurs associations et entreprises dans le développement d’un algorithme d’intelligence artificielle. Il est ainsi possible, à partir de l’application (télécharger sur Appstore ou sur Google Play), de filmer les berges et d’envoyer sa vidéo : l’algorithme fera du comptage de déchets. Pour développer ce projet, Surfrider a fait appel à de nombreux bénévoles dotés de compétences sur le développement des outils numériques : la Macif nous a apporté un soutien financier qui nous a notamment permis de faire appel à des prestataires pour aller plus vite dans la mise en place des outils. Cela nous donne aussi de la visibilité et de quoi aller sur le terrain pour travailler en amont.

Outre le fait de contribuer à ces comptages de déchets (toutes les infos par ici), que pouvons-nous faire en tant que citoyens pour éviter toute cette pollution plastique ? "Se mettre aux produits en vrac, car les emballages alimentaires sont une part importante de notre consommation de plastique, répond Antoine Bruge. Opter aussi pour des produits durables, solides, réparables… Ensuite, nous arrivons au bout de la chaîne, il faut donc penser à l’utilisation de nos objets, et au fait de privilégier le recyclé. Nous ne nous en sortirons jamais juste en nettoyant !” Pour le chargé de projets, il faut absolument faire passer de nouvelles lois et changer nos comportements individuels.

Pour passer à l'action

Toutes les infos pour participer à Plastic Origins : direction ce lien.

 En partenariat avec La Macif.

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