"On ne peut pas contester l'idée de la contestation, d'abord parce que je ne mets pas en doute la sincérité de ceux qui contestent, quels que soient les dossiers. Mais dans la sphère publique, il faut une instance d'arbitrage et cette instance d'arbitrage à la fin, c'est le juge", a déclaré M. Béchu sur France Culture, après un week-end marqué par la mobilisation de plusieurs milliers d'opposants contre les travaux entamés de l'A69 en Haute-Garonne.
"On a à la fois des procédures de validation d'utilité publique et la possibilité d'aller la contester" devant la justice administrative, a poursuivi le ministre, "et moi je ne sais pas, dans une démocratie, inventer une règle en fonction du nombre de ceux qui protestent contre un projet quand ceux qui le soutiennent sont silencieux".
"On a souvent des procédures longues qui fait qu'entre le moment où vous constatez une utilité publique et le moment où le projet commence à entrer en réalisation, il peut y avoir une évolution de la société ou de ce qu'ils soutiennent", a toutefois concédé le ministre, alors que les protestations contre des grands projets d'infrastructures se multiplient face aux conséquences visibles du réchauffement climatique causé par les activités humaines.
Un projet reconnu d'utilité publique
Dans le cas de l'A69, le projet est évoqué depuis une trentaine d'années et a été reconnu d'utilité publique en juillet 2018 par le gouvernement.
"L'utilité publique a été déclarée parce qu'il s'agit du seul territoire de plus de 100 000 habitants qui n'est pas relié par une 2x2 voies à Toulouse" et que le projet "est massivement soutenue par une population qui considère que cette absence d'infrastructures s'est traduite par une perte d'attractivité économique et sociale", a défendu le ministre.
"L'avenir n'est pas d'aller construire des autoroutes"
Pour les opposants, au contraire, l'autoroute va accentuer les déplacements des Castrais vers les activités économiques dans la région de Toulouse.
"Ce que je sais aussi, c'est que l'avenir n'est pas d'aller construire des autoroutes et des routes", a toutefois rappelé Christophe Béchu, assurant défendre un "vrai changement de cap" pour sortir de notre "addiction aux énergies fossiles".
Le gouvernement est en train "d"intensifier ses investissements dans le ferroviaire" avec un plan à 100 milliards d'euros, "dans les transports décarbonés au sens large et de diminuer son soutien à des projets routiers", a-t-il défendu.
Avec AFP.
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