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Environnement

Alpinisme : l'accès au Mont-Blanc soumis à une réglementation plus stricte

L'accès au Mont-Blanc par la voie normale va être prochainement soumis à une réglementation plus stricte afin de mieux réguler le flux d'alpinistes sur ce site surfréquenté et à la dangerosité accrue en raison du réchauffement climatique.

La préfecture de Haute-Savoie a présenté lundi les nouvelles modalités d'accès au toit de l'Europe par sa voie classique, résultat selon elle "d'une convergence" entre des objectifs "de protection" du site et "de prévention" des risques, pour la sécurité des alpinistes.

La démarche, qui s'appuie "sur le cadre réglementaire existant", se veut respectueuse "des enjeux économiques liés au site", explique-t-elle dans un communiqué. "Il s'agit de mettre en place une régulation en douceur". Plus concrètement, les procédures et conditions de réservations dans les refuges du Goûter, de Tête Rousse et du Nid d'Aigle ont été renforcées et surtout uniformisées au travers d'un nouveau dispositif d'hébergement pour permettre une meilleure "traçabilité des personnes hébergées".

Tout candidat à l'ascension se verra notamment remettre un "récépissé nominatif" non modifiable par la Fédération Française des Clubs Alpins et de Montagne (FFCAM). Ce dernier devra être présenté lors de toute opération de contrôle menée par les gardiens des refuges, les gendarmes du Peloton de gendarmerie de haute-montagne (PGHM) ou les agents communaux de la commune de Saint-Gervais, d'où s'étire la voie "normale".

Ce "dispositif contraignant de réservation" permettra également de "faciliter le travail de contrôle de qualification des guides mené par la Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS) pour détecter les guides non qualifiés pour encadrer", souligne la préfecture. Des opérations "courtes mais intensives" de contrôle sur le terrain seront organisées conjointement par la DDCS et le PGHM "afin de prendre sur le fait les contrevenants", précise-t-elle.

Sur le site de Tête Rousse, qui intègre le dispositif de réservation et dont le camp de base sera placé "sous gestion", le nombre de campeurs autorisés se limitera désormais à quarante, contre cinquante auparavant. Autre nouveauté : les alpinistes trouveront sur ce même site des tentes collectives de capacité médianes "pré-installées en permanence".

Tout contrevenant à l'interdiction de camper sur l'itinéraire, en dehors de ce dispositif de Tête Rousse, risquera jusqu'à deux ans de prison et 300 000 euros d'amende. Enfin, la préfecture de Haute-Savoie prévoit des opérations de remise en état ou de sécurisation des itinéraires "avant l'été", avec notamment la réalisation d'un balisage luminescent différent pour l'ascension et la descente.

Chaque année, l'ascension du Mont-Blanc attire près de 25.000 alpinistes, selon la préfecture, "entraînant des phénomènes de surfréquentation des refuges, des problèmes de sécurité des pratiquants, et ponctuellement des incivilités et des atteintes à l'ordre public".

Avec AFP.