Quelque cent cinquante personnes se sont rassemblées vendredi à Brest à l'appel de Greenpeace, de l'association Pleine mer et de syndicats pour dénoncer notamment "une opération de blue washing", lors du sommet sur les océans qui s'est achevé vendredi dans la ville.
"On a eu beaucoup de bla-bla et peu d'actes lors de ce sommet", a déploré auprès de l'AFP François Chartier, chargé de campagne océans à Greenpeace France, dénonçant "une opération de blue washing".
"On a un président Macron qui annonce qu'il est le champion des océans et qui derrière ne fait rien, voire défend des activités industrielles extrêmement destructrices", a-t-il ajouté.
"On dénonce la tenue de ce sommet dans ces condition-là parce qu'il n'y a aucun pêcheur qui est invité alors que les scientifiques nous disent que l'impact le plus gros sur la biodiversité, c'est la surpêche", a noté Thibault Josse, de l'association Pleine Mer, qui regroupe des citoyens et des pêcheurs artisanaux.
"On a très peu parlé de la surpêche, on n'a pas parlé de choses fondamentales, sur une protection effective et réelle des aires marines protégées, donc en fait, on est passé complètement à côté du sujet", a estimé en marge de la manifestation Lamya Essemlali, présidente de Sea shepherd France. "On a glorifié l'énergie bleue comme si c'était quelque chose qui était en faveur de l'océan", a-t-elle ajouté auprès de l'AFP.
"Non au pillage des fonds marins", "Haute mer, notre mère à tous, pour un sommet qui ne mène pas au tréfonds", "Si l'océan meurt, nous aussi" ou encore "Protection des océans, Macron au sommet de l'hypocrisie", pouvait-on lire sur des affiches lors d'un premier rassemblement organisé dans la matinée à l'appel de Greenpeace et Pleine Mer et auquel ont participé également des collectifs et syndicats.
"Malheureusement, les discours du gouvernement actuel ne sont pas du tout en faveur des océans", a indiqué Coralie, 36 ans, venue manifester avec sa fille d'une dizaine d'années.
Après s'être rassemblés non loin de la gare, les manifestants ont rejoint le port perturbant la circulation au moment notamment du passage de délégations étrangères attendues au sommet, avant de rejoindre un autre rassemblement à l'appel de la CGT, de Solidaires et FSU à la mi-journée, organisé non loin des Ateliers des Capucins où se tenait le sommet.
"L'océan appartient à tout le monde et ce qu'ils veulent faire, c'est le privatiser", a regretté Cyrille Frey, secrétaire général de la CGT à Brest.
Protéger la haute mer et lutter contre l'invasion du plastique : une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement ont promis vendredi à Brest, autour d'Emmanuel Macron, d'en faire plus pour protéger l'océan.