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Entreprises

Six grands fonds souverains s'engagent pour le climat

Six fonds souverains pesant ensemble plus de 3 000 milliards de dollars (Norvège, Nouvelle-Zélande, Qatar, Arabie Saoudite, Koweit, Emirats Arabes Unis), réunis vendredi par Emmanuel Macron, ont décidé de s'engager pour la lutte contre le changement climatique, a annoncé l'Elysée.

Dans une charte qui sera présentée vendredi soir à l'Elysée, ces poids-lourds de la finance mondiale, alimentés essentiellement par les recettes pétrolières et gazières de leur pays, s'engagent à encourager les entreprises dans lesquelles ils investissent à intégrer le risque du changement climatique et présenter des données publiques sur leur stratégie bas carbone.

Leur engagement sera présenté lors d'une conférence de presse vendredi après-midi en présence du chef de l'Etat et de la Première ministre norvégienne Erna Solberg.

Cette initiative est annoncée le même jour que le bilan du plan climat que doit dresser le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot.

L'Elysée explique vouloir ainsi "affirmer la cohérence entre la stratégie nationale, européenne et les engagements internationaux".

Les gérants des six fonds souverains seront présents à l'Elysée: Yngve Slyngstad, patron du fonds norvégien, qui pèse 1000 mds de dollars, Khalil Foulathi, gérant du fonds d'Abou Dhabi (environ 828 mds), Farouk Bastak pour celui du Koweit (524 mds), Yasir Al Rumayyan pour le fonds d'Arabie Saoudite (494 mds), Sheikh Abdulla bin Mohammed bin Saud Al-Thani pour celui du Qatar (320 mds) et Matt Whineray pour le fonds de Nouvelle-Zélande (20 mds).

Leur engagement commun s'inscrit dans le cadre du "One Planet Summit" du 12 décembre, qui visait à mobiliser le secteur privé pour le climat, et en particulier le secteur financier.

Soutenir la transition

Emmanuel Macron avait pris l'initiative d'organiser ce sommet après le retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat.

Les six fonds constatent ensemble que "la transition vers une économie bas carbone crée de nouvelles opportunités d'investissements" et que les investisseurs de long terme peuvent jouer un rôle pour soutenir cette transition en encourageant des méthodes communes pour mesurer les efforts pour le climat", explique la charte.

De telles méthodes, dont les fonds souverains veulent définir le cadre avant la fin de l'année, devraient "aider les investisseurs à intégrer le risque climatique et ainsi infléchir la trajectoire de l'économie mondiale vers une croissance durable, en évitant des risques catastrophiques pour la planète."

Dans les années 90, la France a été l'un des pays pionniers pour les obligations faites aux grandes entreprises de publier un rapport environnemental. Depuis ce mouvement s'est étendu à l'Europe, l'Amérique et l'Asie mais sans normes communes.

Les travaux des fonds souverains devraient rejoindre ceux de la "task force" sur les rapports climat des grandes entreprises du G20, présidée par Michael Bloomberg. Fin 2016, elle avait déjà proposé d'harmoniser les reporting climat des entreprises.

Cette charte de bonne conduite, qui veut créer un effet d'entrainement dans la finance mondiale, est ouverte aux grands investisseurs.

La prochaine édition du One Planet Summit se tiendra à New York le 26 septembre.

Avec AFP.

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