Entre Champagne et Bourgogne, des forêts centenaires sur un territoire façonné par l'Homme

Le onzième parc national français est consacré aux forêts de feuillus de plaine de Champagne et Bourgogne. Il voit le jour sur le plateau de Langres, un territoire façonné par une ancienne présence humaine.

- Des espèces à protéger -

Des hêtres, des chênes, ou encore des charmes et des trembles, dont certains plus que centenaires: ce parc vise d'abord à protéger et mettre en valeur les feuillus de plaine, dans des forêts qui comptent par endroit plus de quinze essences d'arbres par hectare.

Ses nombreuses sources et cours d'eau attirent poissons et insectes mais aussi la cigogne noire, plus rare et plus discrète que sa cousine blanche. On y trouve aussi des rapaces comme la chouette de Tengmalm, ou encore des chats forestiers.

Dans ses marais tufeux et ses prairies, le parc abrite aussi des plantes rares comme le sabot de vénus - une orchidée - ou le narcisse des poètes.

- Une forêt façonnée par l'Homme -

Le parc doit aussi valoriser un patrimoine façonné, depuis l'âge de fer, par la présence humaine.

Lieu de passage à l'époque gallo-romaine, berceau des templiers et d'ordres monastiques comme les cisterciens, le territoire fut aussi marqué par la métallurgie au 19e siècle.

On y retrouve aujourd'hui des abbayes, d'anciennes forges mais aussi de nombreux vestiges archéologiques, comme la tombe d'une princesse celte inhumée vers 500 avant notre ère, la "Dame de Vix", et son célèbre trésor, découverts en 1953.

Les activités économiques liées aux ressources locales, notamment l'agriculture et l'exploitation forestière, continueront d'être pratiquées, mais seront encadrées.

- Le périmètre -

Le parc est créé sur un périmètre maximal de près de 250.000 hectares, dont 56.000 représentent la "zone de coeur", davantage protégée, et 3.100 la "réserve intégrale", une zone où la forêt sera laissée en libre évolution et étudiée par des chercheurs.

La "zone de coeur" et la "réserve intégrale" sont fixées par décret. Mais les 127 communes présentes sur la superficie du parc disposent désormais de quatre mois pour choisir d'adhérer ou non à la charte du parc.

- Le fonctionnement du parc -

Le Groupement d'intérêt public (GIP), chargé de mettre en place le parc, sera remplacé progressivement par un établissement public, qui génèrera 30 emplois directs et dont le siège devrait se situer à Arc-en-Barrois, en Haute-Marne.

Le parc national sera dirigé par un conseil d'administration de 54 membres, représentant l'Etat, les collectivités locales, mais aussi la société civile. Il disposera d'un budget annuel compris entre 3 et 3,5 millions d'euros.