"Entre 12 et 15 degrés": à la recherche de fraîcheur dans les grottes de l'Isère

Un ballet incessant de touristes en shorts et tenue légère se faufile dans la pénombre, malgré, ou plutôt à cause, de la fraîcheur des lieux: les grottes de La Balme en Isère, où règne une température constante d'une dizaine de degrés, fait le plein pendant la canicule.

À l'extérieur, la température monte au-delà de 35°C. Pourtant Julie, venue de Lyon en famille, a prévu un pull pour sa fille de 5 ans.

"Ça fait plusieurs jours que l'on est enfermé à la maison. L'après-midi, on a 39°C. Les enfants ne vont pas à l'école parce que c'est fermé. Donc on cherchait des sorties un peu au frais pour passer l'après-midi", explique-t-elle à l'AFP.

Ici, la climatisation est naturelle: avec une seule entrée, la circulation de l'air est limitée et la température reste donc assez constante, été comme hiver, explique Carole Coqueron, directrice des grottes de La Balme. La dernière salle, où se trouve un lac souterrain, est la plus au frais.

"On constate une augmentation de la fréquentation" depuis le début de la vague de chaleur. "Qu'il fasse chaud, qu'il pleuve, qu'il fasse n'importe quel temps, les grottes de La Balme, on y est bien mais spécialement en période de canicule", assure-t-elle.

Les grottes enregistrent environ 70.000 visiteurs par an, principalement en juillet et en août, et traditionnellement avec des pics d'affluence lors des périodes de forte chaleur.

Pour beaucoup, c'est une bonne alternative aux piscines et parcs ombragés, souvent pris d'assaut.

Francis, venu de Lyon, à une demi-heure de voiture, avait d'abord pensé aller se rafraîchir dans un lac ou à la piscine. "Puis on s'est dit que ça allait être pas mal occupé..."

Aurélie est là aussi presque en voisine, depuis Charvieu-Chavagnieu, à la frontière avec le département de l'Ain. "Il fait 40 degrés à l'ombre, c'est compliqué" dit-elle: "on n'a pas vraiment d'endroit pour aller se baigner, se rafraichir, pas de climatisation à la maison. Les magasins, on préfère éviter et profiter plutôt des activités ludiques comme celle-ci."

Pour certains, les températures des grottes restent encore trop élevées. "C'est bien mais je transpire encore", constate avec ironie Xavier, en plein effort pour grimper des marches sur le parcours parfois escarpé. Il est surtout un peu déçu de ne pas avoir pu observer les chauve-souris, qui font aussi la renommée du site mais sortent plutôt au printemps.

Il fait partie d'un groupe de Cannois venus visiter la région pour quelques jours. Sa femme Christine se contente très bien de la situation: "c'est sublime, c'est apaisant et ça fait du bien d'être au frais".