Le conseil d'administration d'Engie qui s'est tenu lundi soir a décidé d'autoriser la vente de 29,9% de Suez à Veolia, mais seule une courte majorité de ses treize membres s'est dégagée, selon plusieurs témoignages recueillis mardi par l'AFP.
Le conseil d'administration d'Engie est composé de treize membres, dont six considérés comme indépendants (par exemple un ancien dirigeant d'Airbus ou un ancien ambassadeur du Royaume-Uni en France), y compris son président Jean-Pierre Clamadieu.
Ces six voix se sont toutes prononcées en faveur du projet de vente à Veolia, selon des sources concordantes.
Parmi les trois administrateurs élus représentants les salariés, il n'y a en revanche pas eu d'unanimité.
Celui représentant la CFE-CGC s'est prononcé favorablement au projet, permettant de dégager une majorité d'une voix. "Pour les représentants d'Engie, ce qui doit primer, c'est l'intérêt des salariés d'Engie", a expliqué le coordinateur CFE-CGC d'Engie Hamid Ait Ghezala.
En revanche, le représentant de la CGT a voté contre, sans surprise. La coordination CGT Engie avait indiqué vouloir se "donner le temps et ne pas succomber aux appels à l'urgence et aux diktats financiers d'une OPA agressive".
Enfin, l'administrateur CFDT a choisi de ne pas participer au vote, tout comme le représentant des salariés actionnaires, également issu du même syndicat.
Ils "n'avaient pas les éléments nécessaires" pour se prononcer sur ce dossier, a expliqué mardi à l'AFP José Belo, coordinateur CFDT d'Engie.
L'État, qui est actionnaire à 22% d'Engie, compte pour sa part une administratrice le représentant, nommée par arrêté. La fonctionnaire qui remplit cette fonction a voté contre l'opération, conformément aux instructions du gouvernement.
L'État s'est opposé "en l'absence d'accord amiable entre les deux entreprises Veolia et Suez", a expliqué Bercy lundi soir.
L'État compte en outre deux administrateurs qu'il a proposés à l'assemblée générale des actionnaires, mais qui ne sont pas des fonctionnaires. L'un d'entre eux a voté contre l'opération tandis que l'autre s'est abstenu.