"Engagement et proximité": le Sénat rouvre le débat de la parité

Le Sénat a rouvert jeudi, lors de l'examen en première lecture du texte "engagement et proximité", le débat de la parité, adoptant un amendement pour renforcer la présence des femmes au sein des exécutifs des intercommunalités.

"Seules 8% de femmes président une intercommunalité et seulement 20% de femmes sont présentes dans les exécutifs intercommunautaires", a souligné Eric Gold (RDSE à majorité radicale).

"La parité est la grande absente" du projet de loi, a dénoncé Eric Kerrouche (PS), jugeant que "seule la contrainte fait que l'on peut aboutir à plus de parité".

"Ce qui est pire", a-t-il souligné, "c'est que la distribution des rôles au sein des intercommunalités comme dans les communes est genrée (...) Les femmes sont cantonnées à certains postes, dont on considère qu'ils sont des postes +féminins+".

Le Sénat, qui compte 33% de sénatrices, a adopté un amendement "de convergence" présenté par la commission et le groupe PS, qui permet de féminiser la tête de l'intercommunalité "en douceur".

Il consiste à appliquer à l'exécutif le même taux de parité que celui qui existe dans le conseil communautaire, de sorte que le nombre de femmes au sein de l'exécutif soit proportionnel au nombre de femmes présentes dans le conseil communautaire.

"Ca n'est pas une parité 50/50, mais c'est une introduction de la parité", a souligné la corapporteure Françoise Gatel (centriste).

"L'intercommunalité est la mauvaise élève de la parité: 34% de femmes dans les conseils communautaires, 20% seulement dans les exécutifs, et 92% d'hommes présidents", a pour sa part souligné Jérôme Durain (PS).

Le ministre chargé des Collectivités territoriales Sébastien Lecornu a émis un avis de "sagesse favorable" à l'amendement. "La bonne réforme pour la parité reste évidemment la parité dans les conseils municipaux, c'est-à-dire la parité lors de l'élection municipale, et donc, mécaniquement, la parité se fera dans les intercommunalités", a-t-il affirmé.