Les députés écologistes demandent encore des avancées mais "pourraient venir en soutien" du projet de loi d'accélération des énergies renouvelables, ont-ils indiqué lundi, sauf si LR parvient à réintroduire un "droit de veto des maires".
Charles Fournier, député EELV d'Indre-et-Loire, a décrit à ce stade une "hésitation" entre un vote favorable et une abstention du groupe écologiste. "On attend la séance" et "c'est un texte sur lequel on pourrait venir en soutien" s'il est "cohérent", a-t-il relevé lors d'un point presse, organisé juste avant le coup d'envoi des débats dans l'hémicycle.
Les Verts s'opposeront aux revendications des députés LR pour un "droit de veto des maires" contre les projets éoliens et solaires, une mesure également combattue par le camp présidentiel et qui a peu de chances de passer. Un tel "droit de veto" pourrait conduire les écologistes à rejeter le projet de loi.
Mais à ce stade, le texte a plutôt "progressé", notamment en matière de "planification" des projets, estime la présidente du groupe écologiste Cyrielle Chatelain. Elle a mentionné les "priorités" de ses troupes, comme la protection de la biodiversité, ou "l'accélération" de l'installation d'énergies renouvelables sur le "foncier bâti", les toitures, les parkings, les bâtiments, afin de ne pas artificialiser de nouvelles terres.
La responsable plaide aussi pour un "encadrement" plus fort de "l'agrivoltaïsme", l'installation de panneaux solaires sur des terres agricoles.
A la recherche d'une majorité à l'Assemblée, le gouvernement a envoyé quelques gages aux écologistes en soutenant leur demande d'un "médiateur" chargé d'apaiser les éventuelles tensions autour de projets d'énergies renouvelables (EnR) et d'un "observatoire" des EnR et de la biodiversité.
Pour rappeler leurs principales revendications, les députés écologistes ont organisé un "jeu de l'oie sur l'énergie" avec la presse, mentionnant leurs objectifs ambitieux d'atteindre 45% d'énergies renouvelables en 2030 en France, contre 19% aujourd'hui. Ils visent 100% de renouvelables en 2050 voire plus tôt.
Leurs propositions s'articulent entre énergies renouvelables et "sobriété énergétique", a souligné la députée de la Vienne Lisa Belluco, avec un "reste à charge zéro" pour la rénovation thermique des logements ou un "bouclier tarifaire écologique": une énergie "fortement subventionnée" pour toute consommation inférieure à 7MWh par an et par personne, puis indexée sur les prix du marché au-delà, afin d'éviter le "gaspillage".