Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), a estimé mercredi qu'il faudra "peut-être ajuster" à la baisse le rythme de développement des énergies renouvelables, afin de "tenir compte du décalage" du côté de la demande en électricité.
Le Premier ministre François Bayrou a annoncé lundi le report "d'ici à la fin de l'été" du décret sur la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), feuille de route énergétique de la France pour les 10 ans à venir. Celle-ci doit mettre la France sur la voie de la neutralité carbone en 2050, et détaille les objectifs de consommation et de production en France.
"La CRE a une position constante: elle considère qu'il est urgent de publier la PPE pour accélérer la sortie des énergies fossiles et permettre aux filières d'anticiper. Il est nécessaire d'électrifier à la fois pour le climat et pour garantir la souveraineté", a déclaré mercredi Mme Wargon à des journalistes de l'AFP.
Selon elle, "dans cette perspective, il faut donc continuer à développer les énergies renouvelables, en attendant la mise en service du nouveau nucléaire", pas avant 2038 au mieux, "et soutenir la demande d'électricité".
"L'adoption prochaine de la PPE nécessitera peut-être d'ajuster le rythme de développement de certaines cibles énergies renouvelables pour tenir compte du décalage côté demande et assurer la bonne intégration des énergies renouvelables dans le système électrique", ajoute-t-elle.
Dans une déclaration aux Echos mercredi, Mme Wargon indique également qu'"il faudra peut-être ajuster à la baisse certaines cibles en matière d'offre électrique, car la demande a pris du retard".
"Nous devons continuer à mobiliser le parc nucléaire et hydraulique historique, mais il y a un peu de marge du côté des autres énergies renouvelables", déclare-t-elle.
Mardi, France Renouvelables, l'organisation professionnelle qui rassemble plus de 360 membres, professionnels des énergies renouvelables électriques, avait déploré le report du décret sur la PPE, appelant le gouvernement à le "publier sans délai afin de relancer les appels d'offres indispensables au développement des filières industrielles françaises des énergies renouvelables électriques."