Énergie: l'Assemblée nationale approuve un objectif de production d'énergie renouvelable

L'Assemblée nationale a approuvé jeudi un objectif de production d'énergie renouvelable pour 2030, dans le cadre de l'examen de la proposition de loi "Gremillet" sur le futur énergétique de la France, qui se poursuit jusqu'à vendredi.

Les députés ont approuvé un amendement de la députée socialiste Marie-Noëlle Battistel (Isère), puis l'article auquel il se rattachait, prévoyant que sur les 560 térawattheures (TWh) d'électricité décarbonée qui devront être produits en 2030, "au moins 200" devront être "issus de sources renouvelables".

Le texte, qui fixe comme objectif de porter la part d'énergie décarbonée à 58% au moins de la consommation finale brute d'énergie en 2030, ne précisait initialement pas la part laissée au renouvelable, au grand dam de la gauche, pour qui le risque était d'augmenter encore celle du nucléaire.

L'amendement de Mme Battistel, qui a reçu un avis de sagesse du rapporteur du texte Antoine Armand (Renaissance) et du gouvernement, a été adopté avec les voix de tous les groupes, contre le RN et ses alliés ciottistes de l'UDR. L'article dans son ensemble a été adopté avec les voix de la coalition gouvernementale, la gauche et le RN s'abstenant (sauf cinq d'entre eux qui ont voté pour).

La gauche, PS compris, a regretté que les amendements suivants visant à donner des objectifs chiffrés par filière (éolien, hydraulique, solaire, etc.) n'aient pas été retenus.

"Le texte a été vidé totalement de sa substance dans ses ambitions dans le développement des énergies renouvelables. En supprimant tout objectif sur le développement de ces énergies, on envoie un signal extrêmement mauvais aux industriels de la filière", a protesté le socialiste Karim Benbrahim (Loire-Atlantique).

En outre, 200 TWh pour le renouvelable, "c'est une simple soustraction entre l'objectif de production d'énergie au niveau national, 560 TWh, et l'objectif de production d'énergie nucléaire", a-t-il protesté. EDF prévoit de produire entre 350 et 370 TWh d'énergie nucléaire en 2025 et 2026, selon ses projections de janvier.

Matthias Tavel (LFI) a critiqué un "deux poids, deux mesures": "Vous ne pouvez pas avoir d'un côté pour le nucléaire des objectifs de gigawatts de puissance installée et de nouvelles capacités (votés mercredi dans le texte, NDLR) et de l'autre côté, pour les renouvelables, vous contenter d'un objectif général vague, flou, non décliné par filières".

Marc Ferracci, ministre de l'Industrie, a dit lui préférer ne pas inscrire d'objectifs chiffrés dans la loi, pour "garder la possibilité d'ajuster ces objectifs en fonction de l'évolution des techniques industrielles, (...) des consommations, (...) du marché".