Energie: Hulot s'engage sur les renouvelables et un "échéancier" pour le nucléaire

Nicolas Hulot a promis vendredi un "échéancier" sur la fermeture de centrales nucléaires et que le développement des énergies renouvelables serait au coeur de la feuille de route énergétique que le gouvernement est en train de finaliser.

Le pays prépare actuellement sa "programmation pluriannuelle de l'énergie" (PPE) pour les périodes 2018-2023 et 2024-2028.

Un débat public a été organisé sur ce sujet complexe afin de recueillir les avis des Français au travers de réunions publiques, d'un questionnaire et d'un site internet, ou encore d'un panel de 400 citoyens réunis à l'Assemblée nationale pour exprimer leurs opinions.

Ce débat public sur la PPE s'achève samedi et une réunion de clôture a eu lieu dès vendredi. Même si le rapport ne sera remis qu'en septembre, des tendances ont déjà émergé.

"La position la plus couramment rencontrée au cours du débat est au fond qu'il faut améliorer très fortement les conditions d'application de la loi (de transition énergétique) dans la prochaine PPE mais sans toucher à l'esprit qui avait présidé à son élaboration de 2015", résume Jacques Archimbaud, l'organisateur du débat.

Cette loi prévoyait une réduction des émissions de gaz à effet de serre, d'augmenter les énergies renouvelables ou encore de réduire à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité. Ce dernier objectif était fixé à 2025 mais le gouvernement actuel l'a repoussé à une date ultérieure, qui reste à déterminer.

"Des signaux qui apparaîtraient déséquilibrés ou asymétriques en matière de nucléaire, ou le report sine die des 50% seraient perçus comme extrêmement négatifs, au regard de la mobilisation pour la transition énergétique", a mis en garde Jacques Archimbaud.

En réponse, le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a promis vendredi un "échéancier" précis d'ici à la fin de l'année sur la fermeture de réacteurs nucléaires afin "qu'on sache quels réacteurs et le nombre de réacteurs" qui seront concernés.

- renouvelables -

"Aucun objectif ne doit compromettre l'autre: on doit fermer nos centrales à charbon d'ici 2022 au plus tard, on doit réduire notre consommation, on doit fermer (la centrale nucléaire de) Fessenheim, et dans le même temps on doit commencer à fermer des réacteurs mais tout en gardant une sécurité d'approvisionnement", a-t-il déclaré.

"Le vrai virage c'est celui du développement des énergies renouvelables et c'est là-dessus que je souhaite être jugé. C'est là-dessus que repose pour moi principalement la PPE", a souligné le ministre, alors que la France a pris du retard par rapport à d'autres pays dans le déploiement de l'éolien en mer et du solaire.

"On a fait la démonstration il y a très peu de temps que nos réseaux peuvent absorber beaucoup plus d'énergies renouvelables qu'on se le fixait. Je rappelle qu'au mois de mai dernier, nous avons eu 27% d'énergies renouvelables qui entraient sur le réseau" électrique, a poursuivi le ministre.

En mai, l'énergie hydraulique a en effet représenté 18% du total de la production d'électricité française, le reste des renouvelables (éolien, solaire, biomasse) pesant pour plus de 8%.

Ces intentions doivent désormais être formalisées et précisées dans la première version de la PPE, que le gouvernement devait initialement présenter fin juin pour une adoption en décembre.

Mais la date de la présentation de cette première mouture n'a pas encore été annoncée. Quant à son contenu, "on va donner quelques premières orientations mais pas quelque chose d'abouti, sinon ça veut dire que tout est pipé", indique Nicolas Hulot.

"Puis après on va mettre tout ça à la consultation jusqu'à la fin de l'année, puis à la fin de l'année on aura je pense un scénario clair", espère-t-il.

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