EELV a présenté mercredi son "plan de sobriété juste" en matière d'énergie, appelant le gouvernement à "arrêter de faire les guignols" et "à présenter des mesures sérieuses structurelles", à la veille des annonces d'Elisabeth Borne jeudi.
"Pour le gouvernement, la solution c'est la responsabilité individuelle, pour nous c'est la responsabilité collective", a expliqué Jérémie Crépel, le secrétaire national adjoint, lors d'une conférence de presse, avec plusieurs responsables politiques.
"Le gouvernement découvre le pull-over, mais en réalité ça fait des années que les Français superposent des pulls pour passer des hivers dans les passoires énergétiques", a-t-il ajouté, soulignant que "c'est bien l'absence d'écologie qui est punitive".
Un "plan de sobriété juste", a insisté Charlotte Soulary, membre du bureau exécutif, "c'est garantir l'accès abordable à l'énergie pour les ménages et les services publics", "réduire la précarité et nous amener vers un modèle social plus juste". "C'est réduire et partager", a-t-elle résumé.
Pour "réduire", les écologistes proposent "d'interdire les écrans numériques dans l'espace public et l'éclairage nocturne des magasins", "réduire la vitesse sur les routes, "limiter légalement le chauffage dans les entreprises et bâtiments publics à 19°C, mais aussi "interdire d'ici 2025 l'usage du gaz dans l'industrie lorsqu'il est aisément remplaçable par des technologies renouvelables".
Ils préconisent aussi d'investir massivement dans la rénovation thermique (à hauteur de 10 milliards d'euros par an), de soutenir les collectivités face à l'explosion des charges, et d'aller vers 100% d'énergies renouvelables.
Pour "partager", EELV propose le rehaussement du chèque énergie à 1.000 euros pour les plus précaires, l'interdiction généralisée des coupures d'électricité pour impayés, la garantie "de la gratuité des premières quantités d'énergie indispensables à une vie digne", avec "au-delà une tarification progressive qui pénalise les mésusages et gaspillages".
En matière de déplacement, ils proposent de "rendre obligatoire un forfait mobilité durable de 1.000 euros pour les salariés" et de mettre en place un "Ticket climat", pour rendre attractifs les transports collectifs.
Enfin ils réclament d'instaurer un ISF climatique, qu'ils avaient déjà proposé pendant la campagne présidentielle, et de taxer les surprofits liés à la crise, mais avec "une taxation française avant le 31 décembre sans attendre la mise en place de la contribution européenne".