En Nouvelle-Calédonie, la collecte des ordures ménagères au ralenti

A Païta, dans l'agglomération de Nouméa, la vie reprend doucement après les émeutes. Parmi les premières préoccupations des habitants: se débarrasser des ordures qui s'entassent depuis deux semaines. La municipalité tente d'organiser la collecte, mais des quartiers restent inaccessibles aux camions poubelles.

A la déchetterie de Païta, Mani Nau jette quelques sacs dans une benne à ordures encore vide. Un soulagement: depuis le début des émeutes qui ont touché la Nouvelle-Calédonie, "il n'y a pas un camion qui passe à la maison", explique-t-il à l'AFP.

La collecte des ordures dans le Grand Nouméa a été interrompue par le déchaînement de violences qui a touché l'agglomération de 180.000 habitants à partir du 13 mai. Les images de déchets débordant dans la rue ou de dépotoirs sauvages ont fait le tour des réseaux sociaux, faisant aussi naître des interrogations sanitaires.

En ville, Christophe Qapitro, un retraité de 65 ans, continue d'entasser ses ordures en attendant le passage libérateur des éboueurs. "Depuis le 13 mai, les ordures s'entassent à la maison dans des sacs poubelles, dans la cour", dit-il, attendant le redémarrage de la collecte.

La reprise des tournées, c'est une des priorités de la municipalité de Païta, dont le centre d'enfouissement des ordures ménagères gère tous les déchets de l'agglomération du Grand Nouméa ainsi que quelques communes du nord de l'île.

"Habituellement, on a deux collectes par semaine pour chacun des quartiers. Évidemment, aujourd'hui, c'est absolument impossible", regrette Antoine Romain, le directeur de cabinet de la maire par intérim Maryline d'Arcangelo.

- Centre-ville ravagé -

Alors que la tension retombe depuis la fin de la semaine dernière, des quartiers ont été desservis et d'autres doivent l'être bientôt.

"Et puis il y a certains quartiers qui restent inaccessibles pour nos services", ajoute-t-il, alors que les émeutes ont durement frappé Païta.

Son centre-ville est ravagé et de nombreux commerces ont brûlé. Sur les murs, des tags insultants visant Sonia Backès, la cheffe de file des loyalistes, ou dénonçant la "justice coloniale" sont légion. Les locaux de l'Institut agronomique néo-calédonien, l'équivalent local du Cirad, ont pour leur part été saccagés.

Aujourd'hui encore, la réorganisation des services est compliquée et ralentit la reprise normale du service. "Il faut trouver les personnels qui viennent travailler sur site. Certains, on peut le comprendre à juste titre, avaient une certaine réticence à se rendre sur leur lieu de travail", souligne Antoine Romain.

A Nouméa aussi, où les poubelles s'accumulaient après quinze jours sans collecte, la ville a organisé lundi sa toute première tournée de ramassage. "Trois quartiers seulement sont concernés, on va voir si on peut en organiser ailleurs dans les prochains jours", a indiqué à l'AFP la municipalité.

Principale difficulté, la circulation dans les zones touchées par les affrontements mais aussi dans les quartiers résidentiels, où les barricades installées par les riverains par peur des pillages sont toujours en place.

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