Ils ne désarment pas: une centaine d'opposants se sont rassemblés jeudi matin devant la préfecture du Puy-en-Velay (Haute-Loire) après l'interpellation mercredi de trois d'entre eux pour le blocage d'un chantier contesté de déviation, ont indiqué la préfecture et les organisateurs.
"Une petite centaine", de personnes se sont réunies dans le calme jeudi à 10H00, a précisé la préfecture.
Les manifestants ont scandé "Libérez nos paysans", certains portant des affiches sur lesquelles était écrit "soutien aux 3 personnes en garde à vue, stop aux intimidations", a indiqué à l'AFP Jean-Jacques Orfeuvre, responsable de France Nature Environnement pour la Haute-Loire, estimant leur nombre à 150.
Dans un communiqué, la préfecture avait annoncé mercredi que trois personnes avaient été interpellées après un rassemblement qui avait "empêché près de deux heures le travail des entreprises" sur le chantier.
"Le préfet condamne une nouvelle fois cette action et rappelle que le délit d'entrave au travail est une infraction punie d'un à trois ans d'emprisonnement et de 15.000 à 45.000 euros d'amende par la loi", a-t-elle souligné.
"C'est une nouvelle intimidation alors que tout s'est passé sans aucune violence", a déclaré de son côté M. Orfeuvre.
Selon lui, un groupe d'habitants opposés au chantier a effectué une visite du chantier, empêchant un engin arracheur d'arbres de réaliser les travaux par mesure de sécurité, alors que d'autres arbres avaient été arrachés quelques jours auparavant sur une propriété privée pour les besoins des travaux.
"Les gendarmes se sont rendus sur place, tout s'est pourtant passé dans le calme", a-t-il assuré, précisant qu'un élu régional écologiste figure parmi les personnes interpellées et placées en garde à vue, dont l'une a été libérée jeudi en fin de matinée.
Ce chantier de déviation financé majoritairement par la région Auvergne-Rhône-Alpes dans le fief de Laurent Wauquiez (198 millions d'euros pour un coût total estimé à 226,5 millions d'euros) doit créer une 2x2 voies entre Saint-Hostien et Le Pertuis.
Pour ses opposants, élus et associations de défense de l'environnement, ces 10,7 km de route menacent 140 hectares d'espaces naturels, forestiers et agricoles, 16 habitats d'intérêt communautaire et plus de 100 espèces protégées, alors que l'actuelle RN88 ne présente pas une dangerosité plus élevée que la moyenne des routes du même type.
Fin février, le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a rejeté une demande de suspension de travaux mais un recours sur le fond est toujours en cours d'examen.