Le président socialiste du conseil départemental de Haute-Garonne Sébastien Vincini a présenté lundi à Toulouse un nouveau dispositif visant à injecter du lait de chaux sous le réseau routier pour le protéger des mouvements argileux, amplifiés par le réchauffement climatique.
"En période de sécheresse, les sols argileux peuvent se rétracter et s'affaisser jusqu'à 10% de leur volume initial, puis augmenter de volume une fois la pluie tombée", explique le site notre-environnement.gouv.fr.
Ce phénomène, baptisé "retrait-gonflement" des argiles, "se traduit par des fissures très importantes" sur les routes et "il y a un vrai danger pour les usagers", regrette auprès de l'AFP Grégori Mayeur, le directeur des routes au conseil départemental de la Haute-Garonne.
"Aujourd'hui, environ 5% du réseau (départemental routier, ndlr) sont concernés, soit 300 km, et les perspectives disent que l'ensemble du réseau devrait être concerné d'ici 2050", prévient-il.
Ces routes se trouvent principalement dans le piémont des Pyrénées, explique Sandrine Marmac, la cheffe du laboratoire des routes départementales: "C'est-à-dire qu'il va faire très froid l'hiver, très chaud l'été. Ce sont des zones qui sont concernées de plus en plus par les inondations (...) donc un petit concentré de changement climatique."
"Jusqu'à présent, (...) la seule solution était de refaire la couche de roulement" tous les ans. Mais sous l'impulsion de la "bifurcation écologique" voulue par M. Vincini, les services techniques du département ont élaboré une technique visant à injecter du lait de chaux sous les routes.
Pour cela, ils forent d'étroits puits de 2,5 à 2,8 mètres de profondeur depuis les accotements, à la fois de biais et perpendiculairement à la surface, afin de diffuser ce liquide, dont l'alcalinité permet de "neutraliser le pouvoir gonflant des argiles", explique Mme Marmac.
Cette solution, qui a été testée à titre expérimental, présente un "impact carbone sans commune mesure par rapport aux solutions traditionnelles" et un coût bien moindre, de l'ordre de "quelques milliers d'euros versus 80.000 ou 200.000 euros" pour la réfection de la couche supérieure des routes, ajoute M. Mayeur.
Pour M. Vincini, il est indispensable de "s'adapter aux conséquences du réchauffement climatique et de tout ce que ça peut engendrer comme intempéries, catastrophes".