En Guadeloupe, une nouvelle étude confirme la forte pollution à la chlordécone (étude)

Une étude sur "la contamination par les pesticides" en Guadeloupe, et plus particulièrement par la chlordécone, un insecticide cancérogène et perturbateur endocrinien longtemps utilisé dans les bananeraies, a permis de repérer sa présence en Basse-Terre "dans 36% des analyses effectuées", parfois à fortes doses.

L'étude ChlEauTerre, rendue publique mercredi, a porté sur l'analyse des bassins versants, autrement dit, les cours d'eau en aval des terres, notamment agricoles: si ces dernières contiennent des produits chimiques peu dégradables, il seront drainés par l'écoulement naturel vers les eaux de surface.

Les résultats ont permis de repérer la présence de chlordécone en Basse-Terre "dans 36% des analyses effectuées, avec des concentrations variables allant de 0,01 à 42,9 micron par litre", a annoncé la direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt de Guadeloupe (Daaf).

"39% des 110 bassins versants ont été identifiés comme rejetant en mer des eaux contaminées" en Basse-Terre, affirme l'étude.

En Grande-Terre, "seuls quelques points de contamination ont été détectés, avec des taux relativement faibles", souligne la Daaf.

Cette disparité s'explique car la Basse-Terre est la région de Guadeloupe qui accueille la culture bananière, pour laquelle la chlordécone a été autorisée jusqu'en 1993 pour lutter contre le charançon du bananier.

En Grande-Terre, si la contamination peut être vue comme "négligeable, il n'en est pas de même pour les milieux aquatiques", notamment mangrove et milieu marin que la chlordécone pourrait polluer et qui "nécessiteront une surveillance particulière".

Côté pesticides, 37 molécules différentes, dont plus de la moitié est issue des résidus de produits désormais interdits, ont été retrouvées sur "79 % des bassins versants analysés en Grande-Terre et 84% sur la Basse-Terre".

L'étude débutée en octobre 2014 a permis de cartographier précisément "les risques de contamination des sols".

L'idée ? "Émettre des recommandations aux agriculteurs de produits à cultiver sur ces zones et les méthodes pour éviter leur contamination", a indiqué à l'AFP Virginie Klès, secrétaire générale de la préfecture de la Guadeloupe.

Avec, pourquoi pas, la création ultérieure d'un label, pour les "auto-producteurs" dont les produits circulent informellement et sans traçabilité (au bord des routes, dons, etc..).

Pour l'heure, aucune solution de décontamination des sols ne fait l'objet de mesures appliquées à grande échelle: "il faut encore vérifier l'efficacité de ces dispositifs, leur coût, etc... ", souligne Virginie Klès.

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