En France, encore une centrale à charbon à fermer et une dernière en sursis

Sur quatre centrales à charbon en France il y a quelques années, deux ont fermé et deux devaient fermer ou être reconverties en 2022, mais l'une d'elles, près de Nantes, va finalement continuer jusqu'en 2024 au moins, chargée de gérer les pointes de consommation électrique de l'Ouest.

Votée en septembre 2019, la loi Énergie et Climat vise la neutralité carbone à l'horizon 2050. Elle prévoit notamment une baisse de 40% de la consommation d'énergies fossiles d'ici à 2030 et avait validé la fermeture en 2022 des dernières centrales à charbon, une énergie qui représente moins de 1% de la production électrique française actuelle.

Loire Atlantique

La centrale EDF de Cordemais, près de Nantes, devait être convertie à la biomasse (des pellets de déchets de bois).

Mais le projet de conversion, en partenariat avec Suez, a été abandonné, notamment pour des raisons de rentabilité économique, a annoncé EDF jeudi. La centrale, qui emploie quelque 350 agents, continuera donc à fonctionner au charbon au moins jusqu'en 2024, et peut-être jusqu'en 2026, mais "à la marge", assurent les pouvoirs publics, pour soutenir une zone en tension d'approvisionnement.

Moselle

En revanche, le site de Saint-Avold (Moselle), propriété de GazelEnergie, filiale du groupe EPH du Tchèque Daniel Kretinsky, devra cesser son activité en mars 2022.

Quelque 87 emplois sont concernés, le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) visant des départs volontaires.

GazelEnergie veut y développer, avec le soutien des pouvoirs publics, un projet de production de chaleur renouvelable à partir de biomasse et un autre de production d'hydrogène vert en partenariat avec Storengy (filiale d'Engie), soit 80 emplois visés au total.

Deux déjà à l'arrêt

Deux centrales à charbon ont déjà été arrêtées.

Autre propriété du groupe GazelEnergie, la centrale de Provence (Gardanne-Meyreuil), marquée par un long conflit social, est à l'arrêt depuis plus de deux ans. GazelEnergie y prévoit un mélange de départs volontaires et contraints (98 postes supprimés).

L'unité biomasse du site, aussi à l'arrêt, devait redémarrer après travaux. Elle représente environ 80 emplois directs.

La seconde centrale d'EDF, Le Havre, démarrée en 1968, a été fermée en mars dernier.

EDF parle de 170 agents EDF et 72 salariés de sous-traitants permanents concernés. La CGT parle de 300 personnes, dont 90 salariés de sous-traitants permanents et agents portuaires.

Selon EDF, le chantier de déconstruction des installations devrait nécessiter une dizaine d'années.

La ministre Barbara Pompili était au Havre en début de semaine, où notamment une usine d'éoliennes en mer est en cours de construction. "La transition d'une production très polluante à une production verte est en cours", souligne son ministère.

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