Conséquence du changement climatique, 2025 figurera parmi les années les plus chaudes enregistrées en France, comme l'ont déjà été 2022, 2023 et 2024, avec une température moyenne supérieure de 1°C par rapport aux normales, selon un bilan provisoire de Météo-France.
"Le changement climatique, il est bien déjà là (...) en particulier quand on regarde (les tendances) sur la dizaine d'années qui vient de s'écouler", a souligné lundi la PDG de Météo-France, Virginie Schwarz, lors d'une conférence de presse.
Ainsi les trois années les plus chaudes en France sont toutes intervenues après 2020 et les 10 années les plus chaudes après 2010.
Même si 2025 n'égalera pas les records de 2022 et 2023, cette année devrait se classer au 4e ou au 3e rang des années les plus chaudes en France depuis le début des mesures en 1900.
Et elle a tout de même été marquée par plusieurs épisodes de températures "anormalement élevées", en mai, juin, août ou encore novembre et début décembre, souligne le prévisionniste national.
Au niveau mondial, 2025 est annoncée comme en passe de devenir la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée, quasiment au même niveau que le record de 2023, selon les données de l'observatoire européen Copernicus.
- Records de chaleur -
En France, la température moyenne annuelle de cette année est estimée à "environ 14,0°C, soit une anomalie de +1,0°C par rapport à la normale 1991-2020", indique Météo-France.
"Un jour sur deux a enregistré une température au-dessus de la normale de saison contre un jour sur cinq seulement sous la normale, signe de l'évolution rapide de notre climat", est-il souligné.
En outre, les records de chaleur ont été 10 fois plus nombreux que les records de froid. "Sans changement climatique, on enregistrerait à peu près autant de records chauds que de records froids", explique la présidente de Météo-France.
"Sur l'ensemble de l'année, environ un tiers du pays a enregistré un niveau de chaleur inédit la nuit ou le jour au moins un mois dans l'année", selon le bilan.
Mais malgré ces records, si l'on se place sur le temps plus long, "cette année, qui est dans les plus chaudes (jamais enregistrées), serait une année moyenne" en 2050 et "plutôt une année fraîche" d'ici à la fin du siècle, explique Mme Schwarz.
Selon les projections climatiques de Météo-France (TRACC), si les tendances actuelles se poursuivent, le réchauffement climatique de la France atteindra les +2,7°C d'ici à 2050 et les +4°C d'ici à 2100 par rapport à la période pré-industrielle.
Pour faire face à ce scénario, le gouvernement a publié cette année un nouveau plan d'adaptation (PNACC-3) pour tenter de préparer le pays aux conséquences d'un tel réchauffement.
- Incendies et tempêtes -
Sur la période 2016-2025, le réchauffement en France est déjà de +2,2°C, avec régulièrement des événements climatiques rendus plus intenses.
Cette année a ainsi été marquée par une vague de chaleur particulièrement précoce et longue (16 jours) dans l'Hexagone en juin et par plusieurs tempêtes et orages violents.
Par ailleurs, d'importants incendies ont ravagé plusieurs régions du territoire: plus de 30.000 hectares de surface ont ainsi disparu dans les flammes, soit "2,5 fois la moyenne des surfaces sur les quinze dernières années", a noté Mme Schwarz.
La sécheresse des sols, particulièrement dommageable à l'agriculture, a concerné 30% de la France de manière durable de mai à août, même si cela a été bien plus longs dans certaines régions (Hauts-de-France, Normandie).
Concernant les précipitations, 2025 a, à l'échelle du pays, été "proche de la normale" après une année 2024 particulièrement pluvieuse, illustration des "fortes variations" des cumuls de pluie d'une année sur l'autre.
L'enneigement a été, à l'image des années précédentes, déficitaire sur l'ensemble des massifs montagneux. L'ensoleillement a en revanche été bien meilleur: 2024 avait été l'une des années les moins ensoleillées des 30 dernières années (-10%), 2025 termine avec un excédent moyen proche de 5%.