Empreinte carbone des Français: le chauffage et l'avion déterminants

Le chauffage et la fréquence des voyages en avion sont les deux facteurs déterminants pour l'empreinte carbone individuelle des Français, indique un groupe d'experts du sujet, le Citepa, dans une étude publiée jeudi.

Le Citepa, l'association mandatée par le gouvernement pour estimer les émissions de gaz à effet de serre de la France, a réalisé une étude auprès d'environ 2.000 personnes interrogées par OpinionWay entre novembre 2024 et février 2025.

Le sondage a permis de déterminer que l'empreinte carbone des Français, mesurée en tonnes équivalent CO2 émises par personne et par an, variait fortement en fonction de leur mode de vie. Chez les sondés, elle va de 3,0 à 83,6 tonnes, avec une moyenne de 8,5 tonnes.

Le Citepa note l'"impact des logements et du transport".

"Le type de chauffage ainsi que le niveau de sa consommation vont être des facteurs très importants de l'empreinte carbone", explique-t-il.

Deux énergies se distinguent par leurs fortes émissions: le propane et le fioul. Plus courant que le propane, le fioul est un mode de chauffage caractéristique des "ruraux précaires aux logements énergivores", indiquent les auteurs de l'étude. Il suscite des émissions de 7,5 tonnes en moyenne.

La pompe à chaleur, le bois et l'électricité (qui chauffe 55% des sondés) sont au contraire les modes de chauffage les moins émetteurs.

Dans les transports, les sondés divergent fortement selon qu'ils se déplacent ou non par voie aérienne, ce qui est nettement corrélé au niveau de revenus, mais aussi à l'âge.

Ils sont 26% à avoir pris un vol en 2023, et "l'utilisation de l'avion est plus élevée chez les jeunes et les hauts revenus, contribuant significativement à l'empreinte carbone des transports", souligne le Citepa.

Les transports représentent des émissions de 1,7 tonne en moyenne, très inégalement réparties en fonction du mode de vie. Un recours fréquent à l'automobile peut ainsi les faire grimper.

Les deux autres catégories d'émissions de gaz à effet de serre retenues, celles liées à l'alimentation et au reste de la consommation, font apparaître des inégalités bien moindres entre sondés.

Les Français émettent du fait de leur alimentation, pour près de trois quarts d'entre eux, 1,5 à trois tonnes par an. Rares sont ceux qui descendent en dessous d'une tonne, ou dépassent trois tonnes.