Elections européennes: sur le climat, une coalition d'ONG délivre ses bons et mauvais points aux partis français

A deux mois des élections européennes, une coalition d'ONG a analysé la position des partis français sur l'adoption des récentes législations écologiques européennes et alerté sur "la menace" de recul des ambitions vertes de l'UE si l'extrême droite l'emportait en juin.

Les ONG membres du Réseau Action Climat (RAC) ont analysé le vote des 81 eurodéputés français sur les principaux textes du "Pacte vert", feuille de route de l'Union européenne pour atteindre ses ambitieux objectifs climatiques (-55% d'émissions d'ici 2030 par rapport à 1990) et environnementaux.

"Il y a des partis qui ont été moteurs dans ce +Pacte vert+: le Parti socialiste, Place Publique, les Ecologistes et la France insoumise", a déclaré Anne Bringault, directrice des programmes du RAC.

"Il y a eu des girouettes, c'est-à-dire les partis de la majorité présidentielle (Renaissance, le MoDem Horizon) qui ont parfois voté dans la bonne direction, parfois dans une direction inverse", a-t-elle détaillé, lors d'une conférence de presse à Paris co-organisée avec la Ligue protectrice des oiseaux (LPO), Reclaim Finance, France Nature Environnement (FNE) et le CLER-Réseau pour la transition énergétique.

"Et puis il y a eu des bloqueurs comme les Républicains ou de manière plus systématique, Reconquête et le Rassemblement national", a-t-elle conclu.

Les ONG saluent les progrès de la législation européenne, "l'une des plus ambitieuses au monde" malgré ses insuffisances. Mais ce "Pacte vert" de l'UE, projet fédérateur lancé en 2019, a fini ces derniers mois par polariser les contestations, en premier lieu des industriels et des agriculteurs, qui dénoncent les impacts socio-économiques ou le "fardeau" normatif, obtenant l'oreille de la droite de l'échiquier politique européen.

"On a vu certaines réglementations ou certaines directives sur le climat et l'environnement votées à quelques voix près" donc "le rapport de force au sein du futur parlement est vraiment clé", a déclaré Anne Bringault à l'AFP.

"Si l'extrême droite par exemple obtient beaucoup de candidats, de députés, au Parlement européen, alors la protection du climat et l'environnement sera vraiment remise en jeu, il y aura des reculs", a-t-elle estimé.

"On est apolitiques mais on est lucides, et notre job c'est de montrer la réalité, montrer les reculs", a abondé Allain Bougrain-Dubourg, président historique de la LPO, déplorant le manque de prise de conscience du "déclin dramatique de la biodiversité".

"Près de 800 millions d'oiseaux ont disparu" à cause principalement de "l'agriculture intensive" et de son "cortège chimique", a-t-il rappelé.