Edgar Morin en cinq oeuvres

Ecrivain prolifique, le sociologue et philosophe Edgar Morin a écrit une quarantaine d'ouvrages, largement traduits dans le monde latin et les pays anglo-saxons. Voici cinq de ses grands titres:

- "Autocritique" (1951) -

Celui qui a adhéré au Parti communiste français en 1941 à 20 ans, en pleine Seconde Guerre mondiale, s'en éloigne à partir de 1949. Il en est exclu deux ans plus tard pour avoir écrit dans le journal France-Observateur, dénoncé comme pro-américain par le PCF. "Ce fut comme un chagrin d'enfant, énorme et très court", dit-il. Il rédige alors cet essai où il dénonce la force de l'endoctrinement et enjoint à l'autocritique politique permanente.

- "La Rumeur d'Orléans" (1969) -

Avec une équipe de chercheurs, Morin se livre à une exploration sociologique de la propagation de la rumeur à travers celle, abracadabrante, qui a fait s'emballer Orléans en mai 1969: des jeunes filles utilisant les cabines d'essayage de commerçants juifs auraient été droguées, enlevées via les souterrains de la ville et prostituées dans le cadre d'une supposée traite des Blanches.

- "Le Paradigme perdu: la nature humaine" (1973) -

Cet essai naît de ses réflexions pluridisciplinaires sur les liens entre biologie et anthropologie. Morin propose de sortir du débat nature/culture. A ses yeux, il est nécessaire d'inscrire l'Homme et la société dans l'ordre du vivant sans céder au réductionnisme biologique.

- "La Méthode" (1977-2004) -

C'est l'oeuvre majeure d'Edgar Morin, qu'il a qualifiée d'encyclopédique. Fondatrice de sa pensée, écrite sur 30 ans, déclinée en six volumes, elle dévoile sa théorie de la complexité et la nécessité d'une méthode reliant les connaissances dans un tout englobant.

- "Vidal et les siens" (1989) -

Edgar Morin, fils de juifs originaires de Salonique, se penche sur l'histoire de sa famille, en particulier celle de son père, Vidal Nahoum, son exil, son arrivée à Marseille au cours de la Première Guerre mondiale et sa naturalisation.