EDF envisage d'implanter sa future piscine centralisée pour entreposer des combustibles nucléaires usés sur le site existant de La Hague (Manche) du groupe Orano, a indiqué mardi le producteur d'électricité.
"On a demandé à Orano de réaliser une étude de faisabilité pour l'implantation d'une nouvelle piscine d'entreposage à La Hague", a indiqué à l'AFP une porte-parole d'EDF.
Orano, qui a confirmé avoir été saisi, doit remettre son étude d'ici la fin de l'année.
"Sur la base ce cette étude, on prendra une décision", a ajouté EDF, qui n'a pour l'instant sélectionné aucun site.
En France, les combustibles nucléaires usés sont entreposés en piscine quand ils sortent du réacteur très chauds et radioactifs, d'abord quelques années dans l'enceinte de la centrale puis sur le site Orano de La Hague avant leur éventuel traitement.
Alors que les piscines d'entreposage de La Hague risquent d'arriver à saturation autour de 2030, EDF projette depuis longtemps la construction d'un nouveau bassin.
L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui évoque une saturation des capacités d'entreposage "entre 2025 et 2035", juge qu'il est urgent de lancer ce projet, qu'elle devra auparavant autoriser.
"Le problème est connu depuis longtemps et construire une telle installation, ça va prendre dix ans. Donc c'est vraiment urgent", estimait récemment le président de l'ASN Bernard Doroszczuk devant des parlementaires.
"En régime normal, sans aléa, la saturation arrive autour des années 2030", a aussi souligné jeudi dernier Jean-Christophe Niel, directeur général de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) lors d'une audition.
Mais "le remplissage peut être beaucoup plus rapide", en cas d'aléa, a-t-il souligné.
La localisation de cette nouvelle piscine centralisée a fait l'objet de beaucoup de spéculations, le nom de la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire (Cher) étant souvent évoqué.
Mais EDF a indiqué mardi avoir finalement renoncé à ce site.
François Bonneau, président du conseil régional Centre-Val de Loire, a salué "une très belle victoire, pour nos habitants et notre territoire".
"Nous n'aurions su accepter que notre si belle région devienne la poubelle nucléaire de la France", a déclaré l'élu socialiste dans un communiqué.
"Qu'il soit envisagé à La Hague, à Belleville-sur-Loire ou ailleurs, ce projet de piscine reste un non-sens. Il n'existe que pour entretenir l'illusion d'un possible retraitement des combustibles irradiés, qui n'aura pas lieu", a de son côté réagi Yannick Rousselet, de Greenpeace.
"Cette situation met en lumière le manque d'anticipation d'EDF et du gouvernement quant à la saturation des piscines d'entreposage de combustibles déjà existantes", selon lui.
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