Hockey, basket ou boxe, les enfants de Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise) s'initient avec enchantement aux sports olympiques dans cette fan zone gratuite située à quelques stations de RER des sites des JO, dans une ville où beaucoup de familles ne peuvent se permettre de partir en vacances.
"Déjà, on est archi heureux que les JO, ce soit sur Paris", se réjouit Sonia Kadri, Gargeoise de 36 ans, venue en famille ce dimanche sur la pelouse verte où sont installées de nombreuses activités encadrées par des jeunes du "Garges olympique".
"On n'a peut-être pas tous les moyens d'aller voir ce qui se passe sur Paris. Du coup c'est l'occasion ici, avec de la gaieté, de la joie, de profiter de ces Jeux", poursuit cette infirmière, près d'enfants qui font des glissades sur un grand toboggan plat.
Ses nièces, 15 et 18 ans, ont participé à un tournoi de tennis de table. "On a découvert qu'on était vraiment forte", s'étonne Jasmine, qui conseille à "tout le monde de venir tester" la fan zone.
L'autre attraction du site olympique de cette ville de banlieue parisienne réside dans le petit train touristique.
Pensé par la mairie pour emmener gratuitement les habitants vers ce complexe sportif, il embarque finalement davantage de monde en balade, pour le plus grand plaisir de tous.
"Quand on vieillit, on reste quand même enfant. Moi, j'aime bien les petits trains", sourit Sylvie Sebastiani, 58 ans, qui habite à Garges depuis près de 25 ans, accompagnée notamment de sa petite-fille.
A bord, Ziad Idjeri, 43 ans, et deux de ses enfants venus de Meaux en Seine-et-Marne comme la veille, à 35 minutes de voiture.
"Tu veux faire quoi comme activité ?", demande-t-il. "Du basket et du hockey", lui répond Syla, 8 ans. Pour Isaac, 4 ans, ce sera "piscine et toboggan".
- "Extraordinaire" -
Près du terrain éphémère de hockey, Ali Hassane, 33 ans, s'émerveille d'un lieu qui rassemble et permet de vivre ces Jeux "collectivement".
"Ici toutes les religions sont réunies sur le terrain, on ne voit pas de différence", se réjouit aussi Marcel, 71 ans.
Peu après 16H00, le public se rassemble devant l'écran géant où le chauffeur de salle scande "Allez Davina" pour encourager la boxeuse martiniquaise Davina Michel, du Boxing club de Garges.
Les mines sont concentrées, des drapeaux olympiques s'agitent mais l'effervescence reste contenue. Malgré sa défaite, Davina Michel est chaleureusement applaudie.
"C'est dommage parce qu'on croyait en elle", regrette Joaquim Da Silva. Sa déception est vite dissipée par l'enthousiasme de sa fille, déjà dans la file pour la tyrolienne.
"Je trouve ça extraordinaire", s'émerveille-t-il, dithyrambique, "surtout pour nos enfants, ils s'éclatent. Pour ceux qui ne sont pas partis en vacances, forcément, c'est bien. Bravo la ville de Garges !"
"Ma fille, elle a découvert des sports qu'elle n'avait jamais vus", se félicite le sexagénaire.
Et parfois, cette atmosphère olympique donne des ailes. "Elle est rentrée l'autre jour à la maison, elle a dit, +papa, moi, de toute façon, je ramènerai une médaille aux Jeux olympiques, en gymnastique+."
Pour le maire UDI de Garges-lès-Gonesse, Benoît Jimenez, cette fan zone permet de vivre les JO "comme une grande fête populaire" malgré "le prix exorbitant" des places.
Si la ville a acheté des billets, "on n'a pas forcément les moyens de pouvoir faire bénéficier des milliers d'enfants qui n'ont pas non plus la chance de pouvoir partir en vacances et qui vivent à quelques kilomètres des compétitions", résume l'édile.
"C'était important pour nous, quand même, qu'ils n'aient pas la double peine."
Maillot de basket des Los Angeles Lakers sur les épaules, Wahiba Evrielle, hôtesse d'accueil de 46 ans, salue une "bonne initiative" qui "permet aux personnes malheureusement qui n'ont pas pu partir en vacances de pouvoir un peu s'amuser, s'épanouir et ne pas rester enfermées à la maison".
Alors elle formule un voeu: "si chaque année ils faisaient ça, ce serait super".