En 2025, MaPrimeRénov’ amorçait une nouvelle étape vers des rénovations énergétiques plus ambitieuses, mieux encadrées, mais aussi plus complexes à réaliser. Pour les ménages souhaitant améliorer la performance énergétique de leur logement, cette aide reste un levier financier essentiel, à condition d’en maîtriser les nouvelles modalités.
Cependant, le dispositif connaît un coup d’arrêt temporaire. Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a annoncé le mercredi 4 juin la suspension de MaPrimeRénov’ à compter du 1er juillet 2025, en raison d’un engorgement administratif et d’une hausse des fraudes. Il a toutefois assuré vouloir relancer le programme "avant la fin de l’année".
Que vous soyez propriétaire occupant, bailleur ou copropriétaire, il est donc important de rester attentif aux annonces du gouvernement. En attendant, vous pouvez d'ores et déjà commencer à préparer votre projet pour être prêt dès sa réouverture.
Qui peut bénéficier de MaPrimeRénov’ en 2025 ?
Le dispositif reste ouvert à plusieurs profils de propriétaires :
- Les propriétaires occupants : quelle que soit leur tranche de revenus, à condition que le logement ait plus de 15 ans (contre 2 ans auparavant).
- Les propriétaires bailleurs : sous certaines conditions, notamment l’engagement à louer le logement en tant que résidence principale pendant au moins six ans.
- Les copropriétés : via le dispositif MaPrimeRénov’ Copropriétés, pour financer des travaux dans les parties communes, avec un taux de participation conditionné au niveau de performance énergétique obtenu.
Les montants alloués dépendent de nombreux critères : revenus du foyer, gain énergétique estimé, nature des travaux, localisation géographique…
L’Agence nationale de l’habitat (Anah), en charge de l’instruction des dossiers, a mis à jour les barèmes en 2025, avec une prime pouvant aller jusqu’à 70 000 euros pour les projets les plus ambitieux.
Un recentrage sur les rénovations "globales"
Depuis le 1er janvier 2024, l'État a amorcé une réforme en profondeur de MaPrimeRénov’, avec une logique renforcée en 2025 : favoriser les rénovations performantes plutôt que les gestes isolés. Autrement dit, les remplacements de fenêtres ou de chaudières seuls ne suffisent plus à obtenir l’aide maximale.
La priorité est désormais donnée aux rénovations globales, c’est-à-dire aux travaux permettant un saut d’au moins deux classes énergétiques sur le diagnostic de performance énergétique (DPE). Ce recentrage vise à inciter les ménages à s’engager dans des projets ambitieux plutôt que de procéder à des améliorations ponctuelles.
Pour cela, MaPrimeRénov’ 2025 repose sur deux grands parcours : le parcours "accompagné" (anciennement parcours de rénovation d’ampleur) pour les rénovations globales et le parcours "efficacité" ou "par geste", pour des gestes simples, mais strictement encadrés (remplacement de chauffage au fioul, ventilation, etc.), réservé aux ménages les plus modestes.
Dans tous les cas, un accompagnement obligatoire par un tiers de confiance, appelé Mon Accompagnateur Rénov’, est désormais requis pour les travaux les plus lourds.
Les changements depuis le 1er janvier 2025
Les principaux changements, liés notamment à la baisse du budget alloué à cette aide par l’État, sont les suivants :
- De nouveaux plafonds de ressources ont été établis pour l’ensemble des bénéficiaires de MaPrimeRénov’.
- Une baisse des forfaits pour les systèmes de chauffage au bois.
- Une baisse du taux de financement de l’aide pour les ménages aux ressources supérieures (bénéficiaires du forfait "MaPrimeRénov’ Rose") effectuant une rénovation d’ampleur dans le cadre du parcours accompagné.
- Un rehaussement du taux d’écrêtement (qui limite le cumul des aides à la rénovation) pour les ménages intermédiaires (forfait "MaPrimeRénov’ Violet") et supérieurs (forfait "MaPrimeRénov’ Rose").
- Le prolongement jusqu’à fin décembre 2025 de la dispense de la fourniture d’un DPE pour bénéficier des primes de travaux "monogestes" (c’est-à-dire portant sur un seul poste de travaux comme l'isolation des combles, le remplacement de fenêtres, etc.)
- Le maintien jusqu’au 31 décembre 2025 de la possibilité de l’accès au parcours par geste pour les maisons individuelles, même pour les logements énergivores classés F et G (les fameuses "passoires thermiques").
À lire aussi : Logement : une hausse constatée des ventes de passoires énergétiques depuis début 2025
- Les forfaits pour les systèmes de chauffage utilisant la biomasse diminuent de 30 %.
- Les avances effectuées aux ménages très modestes sont portées à 50 % maximum.
- La fin du financement de l’installation de chaudières à gaz dans les projets de rénovations de copropriété (comme c’était déjà le cas en maison individuelle).
Une mise à jour critiquée
Bien que le gouvernement présente en 2025 MaPrimeRénov’ comme un levier stratégique pour atteindre les objectifs de neutralité carbone, le dispositif continue de susciter des critiques.
Des associations d’usagers et des acteurs du bâtiment dénoncent une complexité croissante, notamment liée à l’obligation de passer par un accompagnateur, aux délais d’instruction parfois longs, à des refus inexpliqués ou des retards de paiement importants de la part de l'Anah.
Vous pouvez consulter ici quels sont vos droits si vous rencontrez ces problématiques.
Par ailleurs, certaines aides ont été supprimées ou limitées, comme le dispositif "Coup de pouce isolation" (pour l’isolation des combles ou des planchers), jugées trop peu efficaces seules. Ces restrictions excluent certains ménages souhaitant entreprendre des rénovations modestes, mais nécessaires.
Avant de se lancer, il est vivement recommandé de prendre rendez-vous avec un conseiller France Rénov’ ou un architecte spécialisé, afin d’anticiper la faisabilité, le budget et les démarches administratives.
Quel parcours respecter pour déposer une demande MaPrimeRénov’ en 2025 ?
1. Faire réaliser un audit énergétique du logement (obligatoire pour le parcours global).
2. Créer un dossier sur le portail officiel maprimerenov.gouv.fr, avec toutes les pièces justificatives.
3. Faire appel à un professionnel RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) pour les travaux.
4. Faire valider le projet par Mon Accompagnateur Rénov’ (cité plus haut), qui assure aussi le suivi du chantier.
5. Recevoir la prime (par virement) après la fin des travaux et validation finale.
À noter que certains travaux peuvent bénéficier d’un versement d’avance pour les ménages modestes.